COMMUNIQUE FINAL DE LA 8èmeCONFERENCE DE L’UNION PARLEMENTAIRE DES ETATS MEMBRES DE L’OCI (UPCI)


KHARTOUM -  REPUBLIQUE DU SOUDAN

9-10 Rabie Al Awal 1434H
21-22 janvier 2013


CONF/8.2013/DEC.1/FINAL

Nous, Chefs et membres des délégations de l’Union Parlementaire des Etats membres de l’Organisation de Coopération Islamique participant aux travaux de la 8ème Session de la Conférence de l’UPCI, qui se sont déroulés à Khartoum, en République du Soudan, les 9 et 10 Rabie Al Awal 1434H (21 et 22 janvier 2013), sous le thème « pour une Oummah islamique unifiée, mature et efficiente », avons passé en revue et discuté des développements et des défis et enjeux pour le monde musulman tels que figurant à l’ordre du jour de la session, et avons décidé ce qui suit :


I. LUTTE CONTRE LA DIFFAMATION DU PLUS NOBLE DES PROPHETES, MOHAMED (PSL)

1.    Nous condamnons fermement les actes ignobles consistant à présenter les films diffamatoires pour l’Islam et notamment le film « L’innocence des musulmans » de même que la publication de caricatures offensantes du Prophète Mohamed (PSL) ; nous condamnons également toute apologie de la haine religieuse en tant qu’incitation à la discrimination et à l’hostilité, et estimons que la persistance dans la diffamation des religions pourrait contribuer à attiser le climat de haine et créer les conditions propices aux actes de violence.

2.    Nous exprimons notre vive préoccupation devant la recrudescence des actes hostiles à l’Islam et allant à l’encontre du principe de liberté de religion et des normes internationales des droits de l’homme et; nous demandons aux Etats, en vertu de leurs obligations découlant de la législation internationale des droits de l’homme, de prendre toutes les mesures appropriées, y compris la promulgation des législations nécessaires pour prohiber tout agissement pouvant susciter la discrimination et la violence à l’égard des symboles religieux et des personnes en raison de leurs convictions religieuses.

3.   Nous saluons les efforts déployés par certains  médias en vue de promouvoir le dialogue des religions et des cultures et nous les encourageons à publier des matériaux informatifs ciblés et visant à faire régner la paix et la tolérance entre les peuples et entre les religions monothéistes.

II. LA CAUSE PALESTINIENNE
4.    Nous réaffirmons que la cause de la Palestine, en tant que noyau du conflit moyen oriental, doit rester une question essentielle vis-à-vis de laquelle les Etats membres doivent adopter une position islamique commune dans les fora internationaux jusqu’au recouvrement des droits légitimes et inaliénables du peuple palestinien avec le retour des réfugiés, la libération, la fin de l’occupation et la proclamation de l’Etat Palestinien indépendant sur le territoire de la Palestine  et avec la ville d’Al Qods en tant que capitale.

5.    Nous nous félicitons de la reconnaissance de l’Etat de Palestine par les Nations Unies comme stipulée dans sa Résolution N° A/RES/67/19 adoptée par l’Assemblée Générale en date du 29/11/2012, confirmons la reconnaissance par les Etats des Parlements Membres de l’UPCI de l’Etat indépendant de la Palestine, à l’intérieur des frontières des territoires occupés après le 4 Juin 1967, avec pour capitale la ville d’Al-Qods; demandons l’application immédiate de cette reconnaissance par les Etats membres de l’OCI qui ne l’ont pas encore fait et leur recommandons d’élever le niveau de leurs relations avec l’Etat de Palestine à celui des relations entre Etats et appelons à l’octroi d’une assistance politique et financière à cet Etat pour lui permettre de mettre en place les institutions étatiques correspondant à son statut d'Etat;  

6.    Nous condamnons les crimes que les autorités israéliennes d’occupation ne cessent de perpétrer en Palestine, et particulièrement dans la Bande de Gaza, crimes qui ont fait des milliers de victimes innocentes, entre martyrs et blessés, en violation flagrante des droits de l’homme palestinien, notamment à Gaza, et exigeons que les responsables israéliens des crimes de guerre perpétrés dans le Bande de Gaza et le reste des territoires palestiniens occupés soient jugés; nous dénonçons la poursuite des politiques d’isolement et de bouclage à l’encontre du peuple palestinien autant que les actions répressives israéliennes fondées sur l’assassinat, l’arrestation, la démolition des habitations, la destruction des terres cultivables, la construction de colonies, l’érection du mur de l’apartheid ; et appelons à des initiatives de vaste envergure pour obtenir la levée du bouclage; nous appelons également à l’adoption de mesures urgentes en vue de la  mise en œuvre des opérations  de reconstruction de la Bande de Gaza et de l’élimination des séquelles de l’agression israélienne barbare contre les territoires palestiniens.

7.    Nous réaffirmons la nécessité de soutenir la résistance du peuple palestinien, son combat héroïque et sa détermination à faire face à l’agression israélienne en vue du recouvrement de l’ensemble de ses territoires occupés ; nous nous félicitons de l’accord conclu par les factions palestiniennes en vue de mettre fin à leurs dissensions et de réaliser la réconciliation nationale, de manière à cimenter l’unité de leurs rangs et à parler d’une seule voix pour être en mesure de réaliser leurs objectifs nationaux, y compris le droit au retour de tous les Palestiniens ; nous saluons les efforts de la République arabe d’Egypte qui ont abouti à la signature de l’Accord du Caire, en date du 4 Mai 2011, et nous appelons à la mise en œuvre de cet Accord le plus rapidement possible.

8.    Nous rejetons catégoriquement le projet de déclaration israélienne faisant d’Al Qods occupée la capitale de l’entité sioniste et du peuple juif, qui constitue une agression visant directement le peuple palestinien et ses droits inaliénables et imprescriptibles ; nous proclamons  à cet égard la ville d’Al Qods en tant que capitale spirituelle des arabes et des musulmans et Capitale éternelle de l’Etat de Palestine.

9.    Nous condamnons énergiquement la poursuite des fouilles et des travaux de démolition entrepris par les forces israéliennes d’occupation sous et autour de la Mosquée Al Aqsa, qui constituent une atteinte flagrante aux sanctuaires de l’Islam et au statut de la ville d’Al Qods; nous appelons les Nations-Unies et la communauté internationale à assumer pleinement leurs responsabilités légales et morales et à exercer toutes les formes de pression sur l’entité sioniste afin de l’amener à mettre un terme à ses agissements illégaux ; nous proclamons notre rejet de toutes les mesures prises par l’entité sioniste et visant à oblitérer l’identité arabe et islamique de la ville d’Al Qods et à la judaïser.

10.    Nous condamnons avec force la politique expansionniste et d’implantation coloniale  de l’entité sioniste et réaffirmons la nécessité de faire cesser toutes les entreprises d’implantation ainsi que les décisions et mesures législatives et administratives visant à modifier le statut juridique et la structure démographique de la ville d’Al Qods ; nous appelons le Conseil de sécurité à intervenir d’urgence pour démanteler les colonies israéliennes, conformément à sa résolution 465 ; nous réaffirmons le droit des réfugiés palestiniens au retour dans les territoires dont ils ont été expulsés et rendons hommage aux résistants palestiniens du village de Bab Shams qui ont tenu tête à leur façon à la colonisation et condamnons leur éviction par la force ainsi que le démantèlement des tentes qu’ils avaient installées sur leurs terres.

11.    Nous exprimons notre entière solidarité avec les prisonniers et détenus palestiniens, y compris les membres de l’assemblée législative palestinienne, et exigeons des autorités occupantes israéliennes de les remettre en liberté immédiatement et leur faisons assumer l’entière responsabilité de la survie des prisonniers en grève de la faim depuis plusieurs mois pour protester contre la pratique de la torture, du terrorisme, de l’isolement en cellule individuelle et de détention administrative, et ce, en application de la 4ème Convention de Genève.

III. LES TERRITOIRES ARABES OCCUPES EN SYRIE ET AU LIBAN

12.    Nous saluons la bravoure des citoyens syriens et libanais et leur attachement  à leurs territoires et à leur identité arabo-syrienne ainsi que leur résistance à l'occupant sioniste ; nous condamnons énergiquement les décisions d’Israël en vue d’imposer ses lois et son administration sur le Golan syrien occupé et son non-respect de la Résolution N°497 (1981) et affirmons que toutes les décisions d’Israël sont nulles et non avenues ; tout comme nous condamnons les menaces israéliennes de recours à la force contre le Liban et ses manœuvres militaires provocatrices à la frontière du Liban ainsi que ses violations de l'espace aérien, maritime et terrestre du Liban et la poursuite de l'occupation des vergers de chebaa et des monts de kafrchouba et de la partie libanaise du village d'Al Gajar, en violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

IV. LE SOUDAN

13.    Nous réitérons notre soutien au Soudan face à toutes les menaces extérieures et  réaffirmons notre solidarité avec lui dans la défense de sa souveraineté, de sa sécurité et de sa stabilité ; nous saluons hautement tous les efforts et actes de bonne volonté déployés au double plan régional et international pour instaurer la paix au Darfour ;  nous appelons la communauté internationale à honorer tous les  engagements qu’elle a pris en vue de promouvoir la paix et le développement durable au Soudan.

14.     Nous nous félicitons de la signature par le gouvernement soudanais et les factions armées de Document de Doha pour la paix au Darfour et apprécions hautement le rôle constructif joué par l’Etat du Qatar frère et  l’ensemble des parties  dans le but d’aboutir à ce document qui a permis de jeter les bases de la sécurité, de la stabilité et du développement dans la région ; et invitons les mouvements qui n'ont pas adhéré à l'accord de Doha pour la paix au Darfour à s'y joindre immédiatement et invitons également  la communauté internationale à prendre des sanctions sévères contre les mouvements rebelles qui rejettent l'option de paix et adoptent l'option de la guerre.

15.    Nous appelons les Etats islamiques à accroître leur assistance financière, technique et  développementale afin que ce problème soit traité à la racine.

16.    Nous nous félicitons de l'accord de coopération entre la République du Soudan et la République du Sud-Soudan signé en 2012 à Addis-Abeba et appelons à s'y conformer strictement.

17.    Nous condamnons  fermement les lâches agressions israéliennes  contre le Soudan frère et dont la dernière en date avait été le raid aérien qui a visé 'usine de Yarmouk à Khartoum.

18.    Nous exprimons à nouveau notre rejet de la décision de la Cour Pénale Internationale du 4/3/2009 et comportant un mandat d'arrêt contre Son Excellence le Président de la République du Soudan Omar Ahmad Hasan Al Bachir, et appelons à l'abrogation définitive de la décision précitée en tant que violation flagrante du droit international et en tant qu’atteinte non moins flagrante à la souveraineté nationale de la République du Soudan.

V. UTILISATION PACIFIQUE DES TECHNOLOGIES NUCLEAIRES ET CREATION D’UNE ZONE LIBRE DE TOUT ARMEMENT DE DESTRUCTION MASSIVE AU MOYEN-ORIENT ET NOTAMMENT L’ARMEMENT NUCLEAIRE

19.    Nous réaffirmons le droit de tous les Etats à l’usage de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, y compris les politiques pertinentes au cycle d’enrichissement du combustible nucléaire, conformément au Traité de non-prolifération des armes nucléaires ; nous exprimons notre préoccupation des restrictions abusives imposées par certains Etats sur la coopération internationale dans le domaine de la recherche et du transfert des équipements, des matériaux, et de la technologie pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, sachant que ces restrictions sont contraires aux dispositions de l’Article 4 du TNP ; nous condamnons la recrudescence des pressions et des menaces exercées pour déposséder les pays concernés de ce droit légitime et insistons sur la nécessité de résoudre les différends en recourant aux moyens diplomatiques et pacifiques. ?

20.    Nous exprimons notre vive préoccupation devant les capacités et les menaces nucléaires israéliennes et insistons sur la nécessité d’amener Israël à ouvrir l’accès à ses installations et à ses programmes nucléaires au contrôle et à l'inspection, conformément aux règles de l’Agence internationale de l’Energie atomique, ainsi que la nécessité d’adhérer au TNP et de démanteler entièrement dans la région du Moyen-Orient tous les arsenaux de destruction massive, en tant que condition primordiale pour la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient et pour rompre définitivement avec la politique des deux poids deux mesures dans les relations internationales, tout comme nous appelons à une coopération et à une coordination  accrues entre les Etats des parlements membres dans les conférences portant sur la révision du TNP.

VI. RENFORCEMENT DE LA SOLIDARITE ET DE L'UNITE ENTRE LES ETATS ISLAMIQUES

21.    Nous réaffirmons la nécessité d'éliminer les causes de préjugés, de haine, de provocation et d’incitation à la violence sectaire entre les adeptes des diverses écoles de pensée islamiques.

22.    Nous réaffirmons également notre détermination à continuer à assumer le rôle qui nous incombe en tant que parlements dans le renforcement de l’entente, de la tolérance et du respect mutuel entre les fidèles des différents « madahib », de manière à contribuer au resserrement des liens de fraternité entre les musulmans qui partagent la même foi et les mêmes devoirs au regard de l’Islam.

VII. LUTTE CONTRE LE TERRORISME

23.    Nous condamnons les actes de terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et réaffirmons que ce phénomène est contraire aux enseignements de la religion islamique, qui prêchent la tolérance et la miséricorde et qui rejettent la violence et réprouvent toutes les formes d’agression, et notamment l’homicide et le meurtre des individus, indépendamment de leur couleur de peau, de leur religion, ou de leur appartenance ethnique.
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24.    Nous réaffirmons la nécessité de faire la distinction entre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et le droit légitime des Etats et des peuples à la résistance et à la lutte armée contre l’occupant et le colonisateur pour la libération de leur patrie et le recouvrement de leurs droits légitimes garantis par la Charte des Nations Unies et consacrés par l’ensemble des conventions et par les usages internationaux en tant que droits inaliénables des peuples vivant sous le joug de l’occupation ; nous recommandons à l'OCI de former une commission juridique qui sera chargée de réviser la définition du terrorisme et d'établir  les critères permettant de distinguer les actes de terrorisme de telle sorte que les avis de ladite commission deviennent une référence en la matière;

25.    Nous condamnons avec force les actes terroristes visant les chercheurs, scientifiques et universitaires dans plusieurs pays islamiques.

26.    Nous condamnons également avec force la dernière agression terroriste perpétrée contre les installations pétrolières d'Ain Amnas, en Algérie, et qui a pris pour cible des algériens et des ressortissants étrangers dans le but de saper la stabilité de la région.

VIII. LA SITUATION EN REPUBLIQUE DU MALI

27.    
-    Nous réitérons notre position de principe et notre appui à la préservation de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale et de la souveraineté de la République du Mali, et appelons à la mobilisation des ressources nécessaires afin de juguler les difficultés auxquelles font face des centaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées au Mali et dans les Etats voisins; Tout comme nous appelons à l’envoi d’une mission conjointe OCI-OCHA chargée d’évaluer la crise humanitaire au Mali, en Mauritanie, en Algérie, au Burkina-Faso et au Niger.
-    Nous condamnons énergiquement tous les actes d’agression des groupes terroristes contre la République du Mali.

IX. LA SOMALIE

28.    Nous saluons les efforts déployés pour parachever la période transitoire et réaffirmons notre adhésion sans réserve à tous les résultats auxquels a abouti cette période transitoire notamment le succès du processus politique, la mise en place d’institutions permanentes, l’élaboration d’une constitution officielle pour le pays, comportant la création d’un organe législatif, l’élection d’un nouveau président de la République et la formation d’un Gouvernement d’union nationale, et ce dans le cadre de l’unité, de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de
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la Somalie ; nous rejetons à cet égard fermement toute ingérence extérieure dans les affaires internes de la Somalie en dehors du cadre de la légalité internationale et ce, afin de préserver l’indépendance et l’intégrité du pays.

29.    Nous appelons à l’octroi d’une assistance matérielle et morale d’urgence au peuple somalien pour faire face à la famine qui a frappé le pays et qui a déjà fait des milliers de victimes.

30.    Nous préconisons et recommandons avec instance l'envoi d'une délégation parlementaire de l’UPCI en Somalie pour s'informer sur place de l'état de la situation, évaluer les besoins du Parlement somalien et veiller au suivi de cette résolution.

31.    Nous invitons les pays ayant parrainé les conférences de Londres et d’Istanbul (sur la Somalie) tenues en 2012, à suivre les recommandations et les résolutions issues de ces deux conférences en vue de les mettre en œuvre et de faire profiter des fruits de ces conférences au peuple somalien.

X. L'AFGHANISTAN

32. Nous soutenons le projet de réconciliation entre le Gouvernement Afghan et les forces armées de l'opposition pour mettre fin à la guerre et au conflit sanglant en Afghanistan et invitons les pays voisins à coopérer et à encourager le dialogue entre les parties antagonistes.

XI. L'AGRESSION DE LA REPUBLIQUE D’ARMENIE CONTRE LA REPUBLIQUE D’AZERBAIDJAN

33.    Nous appelons à la mise en œuvre et à l’application scrupuleuse des résolutions 822, 853, 874 et 884 du Conseil international de Sécurité ainsi qu’au retrait immédiat, inconditionnel, total et complet des forces arméniennes de tous les territoires azerbaïdjanais occupés ; et Nous exhortons fortement l’Arménie à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République d’Azerbaïdjan.

34.    Nous condamnons l’agression barbare contre les mosquées et les lieux de culte musulmans et dénonçons les pertes énormes qui en ont découlé pour le patrimoine archéologique et culturel islamique à l’intérieur du territoire azerbaïdjanais ; nous condamnons également le génocide effroyable qui a été perpétré dans la localité azerbaidjanaise de Khojali en 1992 et exigeons que les auteurs de ce génocide effroyable qui a fait en quelques heures dans la nuit du 25 au 26 février un total de 613 victimes civiles dont 106 femmes et 83 enfants, soient traduits en justice.
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35.    Nous réaffirmons une nouvelle fois notre solidarité et notre appui sans réserve aux efforts déployés par la République d’Azerbaïdjan, gouvernement et peuple, pour défendre le territoire de leur patrie ; et appelons à l’octroi d’une assistance humanitaire aux réfugiés et aux personnes déplacées azerbaïdjanais qui vivent aujourd’hui dans les conditions les plus pénibles, et ce, en prélude à leur rapatriement et à leur retour dans leurs foyers d’où ils avaient été chassés.

XII. CHYPRE

36.    Nous invitons les Etats membres à renforcer leur solidarité agissante avec l’Etat Chypriote Turc et à maintenir des relations étroites avec cet Etat dans le but de surmonter l’isolement injuste qui lui est imposé et de consolider et de développer davantage leurs rapports avec l’Etat Chypriote Turc dans tous les domaines ; nous réaffirmons une nouvelle fois la nécessité de redynamiser les résolutions précédentes de l’Organisation de Coopération islamique concernant la question chypriote, de même que nous réaffirmons les résolutions pertinentes de l’Union parlementaire des Etats membres de l’OCI.

37.    Nous nous félicitons de la bonne volonté affichée par la partie chypriote turque et par la Turquie d’aboutir à un règlement politique durable et conforme au plan du Secrétaire général des Nations Unies.

38.    Nous rappelons à la Grèce la nécessité de respecter les droits de la minorité turque musulmane de Thrace Occidentale, Dodécanèse et nous lui demandons de prendre les mesures nécessaires pour éviter le saccage et la profanation  des mosquées, des lieux de culte et des cimetières musulmans dans cette région.

XIII.JAMMU ET CACHEMIRE

39.    Nous appelons à un règlement pacifique de la question du Jammu et Cachemire qui soit en accord avec les résolutions pertinentes des Nations Unies et avec les dispositions de l’Accord conclu à Simla, en particulier ; nous soutenons les efforts de la République islamique du Pakistan visant à aboutir à une solution pacifique en usant des divers moyens diplomatiques, y compris les négociations bilatérales avec l’Inde, tout en tenant compte du droit des citoyens du Jammu et Cachemire à l’auto-détermination.
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XIV.LAPROTECTION DES COMMUNAUTES ET MINORITES MUSULMANES

40.    Nous réaffirmons l’engagement de l’UPCI envers les communautés et les minorités musulmanes vivant dans les pays non membres de l’OCI et la participation de l’Union aux efforts visant à contribuer à la résolution de leurs problèmes de manière à garantir leurs droits fondamentaux tels que l’exercice du droit démocratique, la liberté du culte et la liberté de conscience, la protection des lieux saints et des sites historiques.

41.    Nous réitérons notre appui à « l’Accord de paix » entre le Gouvernement de la République des Philippines et le Front National de Libération Moro, et appelons à en diligenter la mise en œuvre intégrale tout en invitant les Etats membres et les institutions caritatives du monde musulman à accroître le volume de leur assistance humanitaire aux musulmans du Sud du Philippines afin d’accélérer le rythme du développement socio-économique.

42.    Nous condamnons les atrocités qui sont perpétrées systématiquement à l’encontre de la communauté musulmane Rohingyas au Myanmar et qui constituent une violation grave et flagrante du droit international et des covenants internationaux des droits de l’homme ; et condamnons particulièrement la participation des forces de sécurité officielles et des milices bouddhistes aux massacres, à l’expulsion forcée des habitants et à l’incendie de leurs habitations et de leurs lieux de culte ; tout comme nous invitons le Gouvernement du Myanmar à assumer ses responsabilités en vertu du droit international et des covenants des droits de l’homme et à prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre immédiatement fin au déplacement, à l’expulsion, à l’exil forcé et aux pratiques discriminatoires à l’encontre des Musulmans Rohingyas ainsi qu’aux tentatives récurrentes visant à oblitérer leur culture et leur identité islamiques ; Nous invitons les Etats membres à poursuivre leurs efforts de concert avec la communauté internationale et l’ONU pour garantir le droit au retour de tous les réfugiés et personnes déplacées chassés de leurs foyers à Rakhine, plus communément connue sous le nom d’Arakan.

XV. LES MOUVEMENTS POPULAIRES DANS LE MONDE ISLAMIQUE

43.    Nous saluons les mouvements populaires dans le monde islamique et appelons à garantir une transition pacifique, organisée et complète du pouvoir de manière à répondre aux attentes légitimes des peuples dans le cadre d’un processus politique transparent et crédible ;
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44.    Nous appelons les gouvernements de respecter les principes des droits humains et de permettre à leur peuple respectif d’exercer leurs droits et libertés fondamentales et les exhortons à renforcer les valeurs de la démocratie et des règles pertinentes du  droit international pertinent.

XVI. LES AFFAIRES ECONOMIQUES ET L'ENVIRONNEMENT

45.    Nous soulignons que le phénomène de la mondialisation représente l’un des plus grands défis pour les pays en développement en général et les pays islamiques en particulier et appelons à une étude plus approfondie de ce phénomène et de son impact sur les économies de nos pays.

46.    Nous exprimons notre préoccupation à la suite de l’impact négatif sur le long terme de la crise économique et financière mondiale sur le développement des Etats membres, de même que sur leurs plans de développement, leur balance de paiements et leur capacité à obtenir des financements internationaux et à attirer les investissements extérieurs.

47.    Nous insistons sur la nécessité pour le monde musulman de disposer d’une représentation adéquate dans toutes les négociations en cours au sujet des conséquences de la crise financière mondiale, à l’instar du G20, pour que ces négociations soient plus équilibrées et pour qu’elles répondent aux revendications et aux attentes des Etats islamiques en particulier.

48.    Nous rejetons fermement le principe qui consiste à vouloir infliger des sanctions aux Etats, quelle que soit la nature de ces sanctions, unilatérales ou multilatérales, et nous exprimons notre solidarité absolue avec les Etats islamiques exposés à de telles sanctions ; nous réaffirmons également que les mesures économiques et financières ne doivent pas être utilisées comme moyen de contrainte et de coercition politique.

49.    Nous appelons à l’octroi d’une aide et d’une assistance conséquente aux pays islamiques les plus pauvres et à ceux qui se trouvent confrontés à des catastrophes naturelles ou à des convulsions sociales, pour leur permettre de triompher de leur épreuve et de s’inscrire dans l’orbite du développement.

50.    Nous invitons tous les Etats membres de l'UPCI et des autres organisations internationales ainsi que l'ensemble de la communauté internationale à accorder une assistance humanitaire aux peuples tchadien et nigérien frappés par les catastrophes naturelles (inondations).

51.    Nous appelons à renforcer le commerce bilatéral entre les Etats membres de l’OCI et à raffermir le rôle des banques islamiques dans le système financier et le développement économique de ces pays.

52.    Nous demandons à nos gouvernements d’arrêter une politique de développement intégré et durable visant à promouvoir le développement économique durable, à améliorer la situation sociale et à assurer la protection de l’environnement ; nous réitérons à cet égard notre appui aux résultats de la 17ème Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique organisée à Durban, en décembre 2011, et notamment pour ce qui concerne la prorogation du Protocole de Kyoto.

53.    Nous mettons en garde  contre l'impact négatif sur l'environnement causé par les attaques terroristes à la bombe en Irak, exprimons notre solidarité avec le peuple irakien pour faire face à l'impact négatif de ces explosions, notamment sur l'état de santé de la population et invitons les gouvernements des Parlements membres et l'ensemble de la communauté internationale à fournir l'assistance requise pour surmonter ce problème.

54.    Nous invitons les parlements membres à inciter leurs gouvernements à adopter une politique globale et durable visant à promouvoir le développement économique durable, la situation sociale et la protection de l'environnement.

XVII. LES AFFAIRES CULTURELLES ETJURIDIQUESET LE DIALOGUE DES CIVILISATIONS ET DES RELIGIONS

55.    Nous réaffirmons l’importance de la coopération avec l’OCI dans la mise en œuvre du plan d’action décennal et appelons à diligenter le processus d’adhésion ou de ratification des accords conclus dans le cadre de l’OCI en vue de la mise en œuvre desdits accords.

56.    Nous saluons les parlements qui se sont dotés de cellules de contact chargées du dialogue entre les civilisations et les invitons à faire évoluer leur action par tous les moyens, tout comme nous appelons à l’élaboration d’un projet visant à promouvoir une synergie réelle et constructive entre les civilisations islamique et occidentale et à projeter une image authentique et positive de la civilisation de l’Islam, et Invitons à cet égard la Banque Islamique de Développement et le Fonds de Solidarité islamique à soutenir ce projet ; nous nous félicitons de la création d’un Centre du Roi Abdallah Ibn Abdelaziz pour le dialogue entre les fidèles des différentes religions et les cultures à Vienne, que le Royaume d’Arabie saoudite  a contribué à créer et à soutenir.

57.    Nous dénonçons énergiquement la réédition des films et des caricatures portant atteinte à l’image de notre Prophète Mohamed (PSL) et des symboles religieux et exigeons l’arrêt immédiat de ce genre de provocations, tout comme nous exigeons de sauvegarder les symboles sacrés de l’Islam à travers le globe et mettons en garde les autorités de l’occupation sioniste contre la poursuite des fouilles sous la Mosquée Al-Aqsa qui menacent d’effondrement ce monument sacré qui est la première des deux Qiblas et 3éme Lieu Saint de l'Islam..

58.    Nous exhortons les gouvernements de nos pays à faire adopter par les NU une résolution appelant à garantir le plein respect de toutes les religions révélées et à éviter toute exploitation de la liberté d'expression pour porter atteinte à une quelconque religion, tout comme nous appelons à juguler le phénomène de la haine religieuse.

59.      Nous appelons à la mise en place d’un cadre légal permettant de mettre les législations nationales des Etats membres  plus en phase avec les traités internationaux et autres instruments relatifs aux droits des travailleurs migrants, nous appelons également à faciliter l’accès des travailleurs migrants à la justice tout en tenant compte du principe de l’égalité devant la loi sans nulle discrimination et en mobilisant les moyens appropriés pour prendre en charge les victimes de la violence et plus particulièrement les femmes qui travaillent à l’étranger.

60.    Nous soulignons la nécessité d’envisager la possibilité d’intégrer une matière spécifique portant sur les valeurs de la concertation(choura), de la démocratie et des Droits de l’Homme parmi les cursus scolaires dans les Etats membres de l’UPCI et ce, conformément aux préceptes de la Charia Islamiques, et Nous rejetons en même temps la politique des doubles standards dans l’évaluation des causes des droits de l’Homme dans les différents pays.

XVIII. LES DROITS DE L’HOMME, DE LA FEMME ET DE LA FAMILLE

61.    Nous soulignons la nécessité d’amender, le cas échéant, les lois, règlements et législations nationales de manière à établir la démocratie et à préserver les droits de l’homme, la liberté d’opinion et d’expression conformément aux principes de la Charia islamique.

62.    Nous rejetons et condamnons fermement toute politisation et discrimination ou sélectivité dans l’approche des questions liée aux droits de l’homme au double échelon régional et international.?

63.    Nous rejetons les tentatives d’exploitation de la cause des droits de l’homme pour mettre en doute les principes et les fondements de la Charia islamique ou pour s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats islamiques.

64.    Nous rejetons catégoriquement l’amalgame récurrent et systématique entre l’Islam et les musulmans avec le terrorisme et la violation des droits de l’homme, qui a induit et attisé l’islamophobie, la discrimination et le parti pris contre les musulmans dans le monde entier.

65.    Nous appelons les pays non musulmans où résident des communautés musulmanes de garantir et protéger les droits civils de ces musulmans, y compris leur droit à un traitement humain et équitable et réaffirmons que les minorités vivant dans le monde islamique font partie intégrante de leurs sociétés et pays respectifs, jouissent donc de leur pleine citoyenneté et sont astreintes aux mêmes droits et devoirs.

66.    Nous réaffirmons l’importance de la sauvegarde de l’unité, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté et de l’indépendance de la Syrie, tout comme nous réaffirmons la nécessité de la protection des civils en Syrie et du respect du droit de l’homme conformément aux résolutions internationales et invitons le Conseil de Sécurité à prendre ses responsabilités en adoptant les mesures nécessaires pour mettre fin à la violence et au bain de sang à travers une solution pacifique et durable et par la garantie du retour en toute sécurité les citoyens syriens qui ont été contraints de chercher refuge dans d’autres pays.

67.    Nous appelons à faire participer régulièrement les femmes parlementaires musulmanes à toutes les conférences de l’UPCI et à les associer au processus de prise de décision au sein de l’Union ; nous saluons à cet égard l’initiative du Parlement indonésien qui a organisé une Conférence des Femmes parlementaires musulmanes à Palembang le 27/1/2012, tout comme nous saluons l’accord donné par l’Assemblée nationale de la République du Soudan pour accueillir le 2éme Forum des parlementaires musulmanes dans le cadre de la 8ème conférence des femmes musulmanes parlementaires qui s'est tenue à Khartoum en 2013.

68.    Nous appelons les parlements membres de l’UPCI à édicter les législations nécessaires à l’obtention par toutes les femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes des ressources économiques indispensables, y compris à travers l’accès à la propriété de la terre, aux ressources nécessaires à la production, aux microcrédits et micro-financements, à la science et à la technologie, outre le bénéfice de programme de formation en vue d’améliorer leurs capacités et leurs compétences.

69.    Nous appelons à soutenir les femmes palestiniennes et notamment les habitantes d’Al-Qods qui endurent toutes les formes de répression et d’arbitraire de la part des colons qui cherchent à chasser les Palestiniens de leurs terres et à profaner leurs lieux saints.

70.     Nous nous félicitons de  l’accord formulé par l’Assemblée Nationale du Burkina Faso pour accueillir la 3e Conférence des Femmes Parlementaires Musulmanes, dans le cadre de la 9e Conférence de l’UPCI prévue à Ouagadougou en 2014.

71.     Nous demandons à tous les Etats membres à l’OCI d’adopter le projet de Document de la femme musulmane proposé par la commission législative nationale soudanaise.

72.     Nous exhortons les Etats membres de l’UPCI à œuvrer à la sensibilisation de la jeunesse par le biais d’une politique d’information ciblée qui tienne compte des valeurs et des principes éclairés de l’Islam et à promulguer des lois pour protéger les enfants contre les dangers des émissions destructrices.

73.     Nous exhortons également les Etats membres de l’UPCI à s’intéresser davantage à l’enseignement et à le mettre à la disposition de tous les citoyens, à créer des centres de recherche dédiés aux questions de la jeunesse musulmane en vue de préparer les jeunes à faire face aux effets néfastes de la mondialisation et de l’aider à sauvegarder leur identité islamique.

74.     Nous invitons les parlements membres et leurs gouvernements à faire face au phénomène du chômage parmi les jeunes, sachant que ce phénomène se trouve à la base de tous les maux sociaux, et ce en adoptant des programmes et des mesures concrètes pour le renforcement des capacités et en mettant en œuvre des projets générateurs d’emplois.

75.    Nous appelons les parlements membres à adopter des législations en vue de consolider et de protéger la cohésion de la famille.

76.    Nous appelons à la création d’une organisation islamique pour la protection, l’éducation et la prise en charge de l’enfance.

77.    Nous pressons les Etats membres de l’UPCI de signer et  ratifier la Convention  de l’OCI sur les Droits de l’Enfant en Islam, la Déclaration des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant, la Convention des Nations Unies sur les droits de l’Enfant et ses Protocoles facultatifs additionnels.

78.    Nous appelons à la poursuite des autorités sionistes en justice pour les crimes commis au préjudice des enfants en les emprisonnant et en les exposant à la torture physique et psychique.

79.    Nous invitons les parlements membres à inciter leurs gouvernements à garantir une couverture médicale gratuite pour les enfants.

80.    Nous appelons également à l’adoption de législations de nature à contribuer à lutter contre les maladies et les épidémies et à faciliter la coopération avec les organisations régionales et internationales pour en enrayer la propagation, et exhortons les Etats membres nantis à accorder leur assistance pour l’élimination de ces maladies et la création de centres de recherche spécialisés

XIX– Déclaration parlementaire  islamique

81 –
•    Le Comité exécutif a décidé de saisir la Conférence de l'accord unanime des membres du comité concernant l'idée de Parlement islamique du point de vue du principe, de façon à prendre en compte l'évolution naturelle de notre expérience en matière de choura et de démocratie et en tant qu'impératif politico-économique dicté par la dynamique d'intégration croissante entre les pays et les peuples du monde islamique;
•    Il a été convenu de tenir une réunion du Comité d'experts dans le délai maximum d'un mois à compter de ce jour  pour étudier le document présenté par le Secrétaire général de l'Union avec les observations et commentaires pertinents et soumettre un rapport à ce sujet à la prochaine réunion du Comité exécutif;
•    Le Comité exécutif a décidé d'accepter l'invitation faite par le Conseil national soudanais d'accueillir la prochaine réunion du Comité d'experts;
•    S.E le Secrétaire général a présenté une étude sur le sujet qui a été distribuée aux membres du Comité Exécutif et sera distribuée à tous les parlements membres aux fins d'examen et de commentaire, dans l'espoir de pouvoir accélérer la procédure;
•    Le Comité exécutif a décidé de renvoyer l'étude au comité d'experts, en y joignant les observations des parlements membres qui pourraient être recueillies entretemps par le Secrétariat de l'Union.
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XX. MOTION DE REMERCIEMENTS

82.    La Conférence adresse l’expression de ses remerciements les plus sincères et de sa très haute considération au gouvernement, au peuple et aux responsables de la République du Soudan, ainsi que l’expression de sa gratitude et de ses remerciements à la commission législative nationale soudanaise pour la généreuse hospitalité et les excellents préparatifs qui ont eu un impact considérable sur le déroulement et le succès des travaux de la 8e session de la Conférence de l’UPCI.
La Conférence tient également à exprimer sa haute appréciation de tous les efforts déployés pour concrétiser les objectifs visés et à adresser ses meilleurs vœux à la République du Soudan, président, gouvernement, peuple et parlement, en leur souhaitant toujours plus de prospérité et de progrès.

 

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