DECLARATION DE BAGDAD ADOPTEE PAR LA 11e SESSION DE LA CONFERENCE DE L’UPCI

«Unis contre le Terrorisme et l’Extrémisme»
BAGDAD, REPUBLIQUE D’IRAK
14-15 RABI UL THANI 1437
24 - 25 JANVIER 2016

Nous, les Présidents et les membres des délégations des Parlements des Etats membres de l’UPCI, participant à la XIe session de la Conférence de l’UPCI, tenue à Bagdad, République d’Irak, les 24 et 25 Janvier 2016, à l’aimable invitation du Conseil irakien des Représentants, ayant discuté des développements et défis auxquels le monde islamique se trouve confronté, tels qu’inscrits à l’ordre du jour de la session :
REAFFIRMANT le slogan de cette Conférence (Unis contre le Terrorisme et l’Extrémisme), deux phénomènes qui détruisent nos sociétés et menacent la réputation de notre religion authentique ;
SOULIGNANT notre engagement à mettre en œuvre et à réaliser les principes et objectifs de l’Union dont nous sommes convaincus qu’ils sont partie intégrante du processus visant à réaliser la paix, la démocratie et la stabilité dans le monde islamique et à paver la voie à la participation de l’Oummah islamique à l’édification d’un monde évolué, sûr et stable, et à la réalisation du bien-être et du bonheur de l’humanité tout entière ;
APPRECIANT HAUTEMENT le rôle actif, proéminent et influent joué par l’Union face aux questions importantes et vitales qui préoccupent la communauté internationale, vu qu’elle englobe les Parlements islamiques et a pour mission de mener  des concertations au service des causes communes aux musulmans et à l’ensemble de l’humanité, sur la base des nobles valeurs de la justice, de la démocratie et du bien de tous les hommes, étant entendu que ce rôle indiscutable tout autant que le caractère populaire des Assemblées législatives et consultatives de nos pays, peuvent concrètement transformer l’UPCI pour en faire le porte-parole indépendant et sincère des peuples musulmans, dans le contexte de la réalisation de l’indépendance, de la justice et de l’équité ;
REAFFIRMANT que la justice, la paix et la sécurité, d’un côté, le développement durable, d’un autre côté, constituent deux piliers qui se soutiennent mutuellement et que la concrétisation simultanée, équilibrée et juste de ces deux volets devrait être la première des priorités dans l’agenda des Etats et des organisations régionales et internationales ;
RECONNAISSANT l’importance d’une gestion des relations interétatiques sur la base du principe de respect de la souveraineté nationale, d’intérêts commun, du rejet catégorique de toute ingérence étrangère, de l’engagement de l’ensemble des Etats à réaliser la justice sociale, à choisir la voie du dialogue, de l’équilibre au niveau des plans de développement entre le volet économique et le volet social, et de la préservation de l’environnement ;
REAFFIRMANT que la diversité des traditions, des cultures et des convictions entre les peuples constitue un des fondements de la garantie des valeurs les plus nobles, telles que la liberté, la justice, l’égalité et la tolérance ;
NOUS FELICITANT du renforcement de la culture de la paix, du dialogue, de la diversité culturelle, de la justice, de l’égalité, de la participation des femmes et des jeunes aux activités locales et internationales, du respect et de la garantie des principes des Droits de l’homme ;
SE REFERANT au processus politique en Irak, et aux progrès constructifs réalisés dans le sens d'établir un système démocratique fédéral et de construire un Etat civil, respectueux des règles, des valeurs, du système éthique et des principes sublimes de l'islam, à la lumière de l’engagement des forces politiques à se conformer à la constitution irakienne, et au rôle du peuple iraquien dans la réalisation de la souveraineté nationale, en mettant un terme à l'occupation du pays, et sa foi en l’alternance pacifique au pouvoir, comme l’ont montré les élections législatives et locales qui ont suivi le renversement de l'ancien régime ; RECONNAISSANT l’existence de problèmes et de réserves qu’il convient de traiter au moyen de la concertation et du dialogue ;
SALUANT la volonté du peuple irakien dans sa lutte contre le terrorisme, et ses victoires remportées grâce à  ses valeureux fils des forces armées, de la mobilisation (hashd) populaire, des Peshmergas et des tribus vivant dans les différentes zones de confrontation avec le terrorisme ;
APPRECIANT HAUTEMENT le rôle des autorités religieuses suprêmes dans la mobilisation des masses et la promotion de l'unité nationale en vue d’éviter au pays des conflits sectaires et nationalistes et de mobiliser toutes les énergies pour faire face aux terroristes.
DENONCANT ET CONDAMNANT les atrocités commises par les bandes criminelles du groupe DAECH et d’autres organisations terroristes contre le peuple irakien et d’autres peuples : assassinats,  tortures, détention, captivité des femmes, violations des droits de l'homme, destruction de monuments et lieux de culte et agressions contre biens publics.
PRESENTANT nos plus sincères félicitations au Conseil des Représentants et au peuple irakien pour l’organisation réussie de la 11e Conférence de l’UPCI, et de façon plus particulière pour la présidence de la Conférence qui a été confiée à S.E.M. Selim Jabouri, Président du Conseil des Représentants de la République d’Irak ;
S’INSPIRANT des principes et objectifs de l’UPCI pour la mise en œuvre efficiente du Communiqué Final de la 11e Conférence de l’Union, tenue à Bagdad ; NOUS PROCLAMONS, comme suit, les positions générales adoptées par les Parlements membres de l’UPCI :
1.     SOULIGNONS la nécessité d’élaborer une stratégie d’action commune aux Etats membres visant à  rejeter toute forme de terrorisme idéologique, culturel et médiatique, à enraciner la culture de la tolérance et de la modération ; à promouvoir la logique du dialogue pour faire face aux crispations d’ordre confessionnel ou ethnique, à soutenir les institutions religieuses, culturelles et médiatiques pour résoudre les crises à caractère confessionnel ou ethnique ; et EXHORTONS les Etats membres à développer les programmes scolaires, au niveau de tous les cycles, de manière à ce que l’éduction contribue à combattre l’extrémisme, à promouvoir le respect des droits de l’homme, tous les hommes, quelles que soient leur appartenance confessionnelle ou religieuse, et à mettre en place des règles pour brider l’action des médias incitant au sectarisme, à la violence et au terrorisme.
2.     EXPRIMONS notre condamnation du terrorisme, en tant que credo, idéologie et pratique ; EXHORTONS les Etats membres à interdire et à criminaliser les fatwas incitant au terrorisme, d’où  qu’elles viennent, et à mettre un terme à celles qui incitent à la haine et aux actions criminelles, enracinent le sectarisme et le rejet de l’autre.
3.     REAFFIRMONS notre attachement à la Charte de l’OCI sur la lutte contre le terrorisme, APPELONS à condamner et à criminaliser les agissements de DAECH et d’autres organisations terroristes : meurtres collectifs perpétrés contre les populations de toutes confessions et de toutes religions, destruction des sites archéologiques ainsi que des mausolées, des mosquées, des lieux de culte husseinites, des églises, des biens publics, destruction par le feu des livres contraires à leurs croyances ; EXHORTONS les Etats membres à introduire des modifications qualitatives globales dans leurs législations et systèmes juridiques nationaux pour criminaliser toutes les pratiques terroristes ainsi que toutes les formes de soutien, de financement et d’incitation à de telles pratiques.
4.     SOUTENONS la République d’Irak dans sa guerre contre le terrorisme et AFFIRMONS notre solidarité avec ce pays qui fait face aux groupes terroristes en lui apportant le soutien nécessaire, sous diverses formes, vu que l’Irak se bat pour le monde entier, et en particulier pour le monde islamique, dans cette guerre qui l’oppose au terrorisme ; et EXPRIMONS nos félicitations et la fierté que nous inspirent les victoires remportées par les Irakiens contre les bandes terroristes de DAECH et d’autres organisations terroristes.
5.     REJETONS avec force la politique de colonisation et d’expansion menée par l’entité sioniste (Israël)  ; EXIGEONS l’arrêt de toutes les implantations coloniales et de toutes les mesures et procédures législatives et administratives visant à modifier le statut juridique de la ville d’Al Qods ; APPELONS de même le Conseil de sécurité à agir sans délai pour éliminer ces colonies, TOUT EN REAFFIRMANT notre soutien et notre solidarité indéfectibles avec la cause palestinienne sacrée et notre total engagement à soutenir le peuple palestinien dans sa juste lutte contre l’entité israélienne occupante. Et Demandons la mise en place d’un comité spécial pour la Palestine au sein de tous les Parlements membres de l’UPCI.
6.      INSISTONS sur les droits inaliénables, égaux et équitables de tous les peuples quant au libre accès aux technologies et utilisations  nucléaires modernes et à leur mise en œuvre à des fins pacifiques ; APPELONS à faire de la totalité de la région du Moyen-Orient une région libre de toutes les armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires, sans exception ; et NOUS FELICITONS à cet égard de l’accord conclu entre l’Iran et le Groupe 5+1, d’autant plus que cet accord a fait la preuve de l’efficience et des bienfaits de la négociation dans la résolution des conflits.
7.     REAFFIRMONS les droits des minorités musulmanes pour tout ce qui concerne le respect de leur dignité, de leur sécurité, de la protection de leur honneur, de leur droit à la libre pratique de leurs croyances et au libre exercice de leur culte, de leur droit à travailler, à gagner leur vie et à ce que leurs biens et possessions soient protégés, ainsi que de leur droit à jouir de tous les droits dont bénéficient les autres citoyens du pays et à préserver leur identité culturelle ; INSISTONS à cet égard sur notre soutien à l’interdiction de toute incitation à /ou toute pratique de la discrimination contre les concitoyens non-musulmans et  sur la nécessité  de les considérer comme des citoyens au même titre que les musulmans, en termes de droits et de devoirs.
8.     SOUTENONS la mise en place d’une plateforme pour renforcer les relations économiques, commerciales, financières et bancaires, sans discrimination entre les peuples, et de façon plus particulière entre les membres de l’Union, et cela à travers le développement et la consolidation de la coopération régionale et subrégionale, dans le but de réaliser le développement durable et de garantir les conditions équitables pour réaliser la croissance économique à laquelle nous aspirons, accroître le PIB de nos Etats, relever le volume de leurs exportations et, partant, contribuer à créer de nouvelles opportunités d’emploi productif au niveau des économies nationales et à accélérer le rythme du progrès économique au service de la lutte contre la pauvreté et de la réalisation des autres objectifs importants figurant dans le Document de développement du millénaire.
9.     REAFFIRMONS que le dialogue des civilisations, la mise en avant des valeurs et des dénominateurs qui leur sont communs et l’actuel dialogue entre les religions fondé sur le respect mutuel constituent autant d’éléments indispensables à la paix sur lesquels nous insistons pour tout ce qui concerne la réalisation de la paix, de la sécurité, de la tolérance et à une  cohabitation entre les hommes loin de tout extrémisme ; sur cette base, APPELONS au nécessaire approfondissement du dialogue entre les doctrines (madhahibs) islamiques, à la lutte contre le fanatisme et l’extrémisme, à la diffusion d’une compréhension saine de la religion et de ses préceptes et au rejet de tout anathème (takfir) et de toute tendance à la violence et à la malfaisance.
10.     DENONCONS tous les affrontements meurtriers qui se poursuivent au Yémen ; EXHORTONS l’Union à soutenir les efforts des N.U en vue de résoudre le conflit par des voies pacifiques et le recours au dialogue au Yémen et en Syrie ; EXHORTONS également les Etats membres à entreprendre des initiatives soutenues pour atténuer les tensions entre pays islamiques dans la région, en particulier entre l’Arabie Saoudite et l’Iran afin de réaliser la stabilité et la sécurité dans la région.
11.     EXIGEONS fermement le retrait immédiat et inconditionnel des forces arméniennes de tous les territoires azerbaidjanais occupés, y compris la région du Nagorny-Karabakh, et EXHORTONS fermement l’Arménie à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République d’Azerbaïdjan, et de se soumettre aux résolutions pertinentes des NU.
12.    AFFIRMONS notre soutien au processus politique irakien sur la base du nécessaire  attachement à la constitution, de la consolidation de la jeune démocratie, de la primauté de la loi, de l’enracinement du principe de la participation et ; de la ferme conviction que la volonté du peuple irakien telle que formulée à travers les urnes constitue l’unique moyen par lequel ce peuple exprime ses ambitions et ses aspirations légitimes à édifier son Etat civil souverain.
13.     INSISTONS sur la nécessité de préserver la souveraineté de l’Irak et de s’opposer à toute ingérence étrangère, qu’elle vienne des Etats membres de l’UPCI ou de tout autre Etat, et cela par respect pour la souveraineté nationale du pays, de la Charte des N.U  et des règles du droit international.
14.     EXPRIMONS notre soutien et notre ferme appui à la République d’Irak dans ses efforts pour renforcer l’unité de la nation et  consolider la réconciliation nationale afin de parvenir à un règlement historique entre toutes les composantes, ethnies et confessions de la communauté irakienne, par le recours au dialogue et aux nobles mécanismes de la démocratie comme  moyen pour réaliser un tel règlement.
15.     AFFIRMONS notre soutien à la République d’Irak dans ses efforts pour renforcer les mesures prises pour imposer la primauté de la loi, donner à l’Etat le monopole sur les armes, s’opposer à l’existence d’entités armées hors du contrôle de l’Etat, tout en garantissant les droits de l’opposition politique en harmonie avec la constitution irakienne.
16.     REAFFIRMONS notre solidarité avec les réfugiés Irakiens et les Syriens déplacés ; APPELONS les Etats membres de l’Union à assumer leurs responsabilités en préservant la vie de millions d’entre eux ; EXHORTONS la communauté internationale à traiter les migrants dans le respect des règles internationales figurant dans les textes sur les droits des migrants.

Bagdad, 24 Janvier 2016

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