L'ancienne Birmanie, devenue aujourd'hui le Myanmar, est un État multiethnique qui compte plus de 140 groupes ethniques aux langues et coutumes différentes. Dans la région d'Arakan, il y a un groupe ethnique Rohingya qui possède une histoire différente des autres.
Les Rohingyas, qui professent l'islam depuis des siècles, subissent une tragédie unique dans son genre. Ils vivent une vie d'oppression et d'injustice. Leurs droits et les ressources de leurs terres sont pillés. Ils subissent des meurtres, des incendies criminels et, la pratique religieuse leur est interdite.
L'islam est entré en Birmanie dans cette région par des marchands musulmans à l'époque de l'abbasside, par Khalif Haroun Al-Rashid au septième siècle de notre ère. Un État indépendant a été créé dans la région et a été dirigé avec succès par 48 rois musulmans pendant trois siècles et demi (1430 après 1784). Ces dirigeants ont laissé des patrimoines islamiques, des mosquées et des écoles.
Le peuple Rohingya est emprisonné depuis soixante-dix ans dans la plus grande prison du monde, à savoir la prison d’Arakan. Arakan est bordée par la mer et la baie du Bengale à l'Ouest et par les montagnes de l'Himalya au Nord. La région est également confrontée à un black-out médiatique. Aucun média au monde n'a été capable de pénétrer dans la région pour reporter des informations sur les événements se déroulant à l'intérieur.
Cette catastrophe est le résultat des politiques barbares adoptées par le gouvernement du Myanmar. L’armée du Myanmar a méthodiquement planifié une campagne de génocide pour débarrasser le pays des musulmans Rohingyas qui ont déjà subi des épreuves terribles en termes de misère, de meurtre, de viol de femmes et de filles par des officiers et des soldats de l’armée du Myanmar ainsi que d’incendie des cabans des Rohingyas par les milices.
La discrimination à l’égard des Rohingyas prend plusieurs formes, telles que le déni de leurs droits légaux et fondamentaux à savoir l’éducation, l’emploi, le droit de vote, la propriété et même l’obtention d’une carte d’identité.
La situation difficile et les souffrances endurées par ces innocents ont obligé un grand nombre d'entre eux à fuir leur pays et à chercher refuge au Bangladesh, leur voisin, qui leur a ouvert ses portes et les a reçus dans la région de Cox's Bazar, où vivent plus de 700 000 personnes dans des camps de réfugiés.
Par conséquent, il est nécessaire de déployer des efforts pour convaincre le gouvernement du Myanmar d’accepter une solution pacifique. Nous gardons l’espoir que la réalisation de ce souhait aiderait notre peuple, les musulmans Rohingyas, ainsi que nos frères au Bangladesh, qui ont assumé un lourd fardeau de par l’accueil de ces réfugiés. Ils ne pourront peut-être pas héberger d’autres réfugiés.
La revendication des musulmans Rohingyas n'est pas une revendication séparatiste, mais plutôt une recherche incessante de reconnaissance de leur identité et du droit à une citoyenneté décente. La crise des Rohingyas n’est pas seulement un cas d’urgence humanitaire, elle concerne également des questions de sécurité, d’identité et de développement.
Par conséquent, à moins que ces défis ne soient relevés, la réconciliation à long terme restera toujours un rêve plutôt qu'une réalité.
Maintenant, nous demandons à la conscience de la communauté internationale « quelles mesures peuvent être prises? Comment pourrons-nous venir en aide à ces victimes? » Le peuple rohingya a besoin de l’appui international pour contraindre le gouvernement du Myanmar à mettre fin au génocide et à l’expulsion des musulmans rohingyas et à faciliter leur retour dans leur pays d'origine. Nous espérons que ces Rohingyas regagneront leur pays d'origine dans la dignité et la sécurité.