Lors de l'ouverture des travaux de la troisième réunion extraordinaire du Comité exécutif de l'UPCI, à Rabat et le 17 juillet 2019, devant mes frères et collègues membres du Comité, je n'ai pas hésité à proposer de travailler et de coordonner avec les Nations Unies et ses organisations parallèles, ainsi qu’avec les Institutions et organes concernés, principalement l'UNESCO, en vue de l'adoption d’une Journée internationale de la lutte contre l'islamophobie (la peur de l'islam), ainsi que de toutes les formes de fanatisme, de haine, de racisme et de violence et, l'exclusion dirigée contre les hommes et femmes musulmans du monde et même contre des adeptes d'autres croyances et religions.
Sans aucun doute, cette idée sera-t-elle pour nous et le monde civilisé, une opportunité de mobilisation collective au travers de laquelle nous nous adresserons à nos amis et alliés dans des forums et rassemblements parlementaires et non-parlementaires, ainsi qu’à toutes les forces et personnalités éprises de justice qui défendent les valeurs de la tolérance, de l’ouverture, de la paix, du dialogue civilisationnel et idéologique et du dialogue entre cultures et langues. L’objectif est d’inciter les Parlements, les gouvernements, les composantes de la société civile, les penseurs, les créateurs d’idées et d’arts, les médias, la communication et l’information afin de combattre les stéréotypes de pensées sombres, le discours superficiels, les informations dédaigneuses qui ignorent les valeurs d’harmonie, de diversité, de sens des citoyens de la Terre et, de partager les principes de la vie humaine dans un esprit de coexistence, de fraternité, d’amitié, de reconnaissance, de rapprochement, de solidarité, compréhension et sympathie.
Dans un document introductif comme celui-ci, je n'aurai peut-être pas besoin de trop m'attarder sur le concept d'islamophobie, qui signifie simplement toutes sortes d'intimidation ou de peur de l'islam, ainsi que sur diverses expressions et pratiques qui portent préjudice à l'islam et incitent à la haine contre les Musulmans. En outre, ils échafaudent contre notre religion islamique tolérante des idées préconçues et des sentiments insensés, de haine, d’animosité et de diffamation, dépourvus de toute motivation objective. Selon le chercheur suédois Mattias Gardelle (spécialiste de la discipline des religions comparées), l’islamophobie n’est autre chose «qu’une reproduction sociale de la peur et des préjugés à l'égard de l'Islam et des Musulmans, y compris des pratiques visant à attaquer les personnes, à les discriminer ou à les exclure sur la base de l'assimilation de leur lien à l'islam des Musulmans ».
Aujourd'hui, ce concept est porteur d’une histoire d'accumulation et de pratique. Il est également entré dans la plupart des dictionnaires et encyclopédies du monde, avec presque la même ouverture d’esprit. Heureusement, les contenus sur l'islamophobie dans ces dictionnaires et ces encyclopédies ont été édités par de grands intellectuels et penseurs crédibles, soucieux de faire en sorte que le monde contemporain s'oppose à cette nouvelle épidémie raciste.
En fait, une pléthore de penseurs du Monde Musulman, écrivant et pensant dans différentes langues, ne sont pas restés inactifs face à cette hostilité aveugle et absolue qui vise en particulier, le monde musulman et les Musulmans dans les pays du monde occidental.
Notre initiative, au sein de l'UPCI, ne ressort pas du néant, mais elle a ses racines dans cette accumulation idéologique et éthique qui a été lancée par des penseurs et des décideurs de notre monde contemporain, que ce soit aux Nations Unies ou aux niveaux de l'UNESCO, de l'ISESCO, de l'ALESCO et de l'Union Interparlementaire Arabe, ou encore d'autres organisations et institutions non-gouvernementales. Ici, nous ne faisons que renforcer les acquis idéologiques, éthiques et institutionnels obtenus jusqu’à présent par des peuples raisonnables et sagaces du monde qui s’opposent aux expressions préconçues, aux sentiments et aux pensées qui vont à l’encontre de l’islam, en tant que croyance, civilisation, pluralité culturelle et la richesse linguistique.
Pour conclure ce bref article, je dois rappeler ce que le regretté Kofi Anan avait déclaré en 2004, lorsqu'il avait insisté sur la nécessité de commencer à faire face au phénomène de l'islamophobie en «accordant une importance primordiale pour reformuler et définir ce concept» afin de pouvoir unifier notre rhétorique et nos pensées, coordonner nos efforts sur une base bien définie et une feuille de route concrète intégrant toutes les volontés et les initiatives de paix, de justice, d’égalité, de fraternité, de compassion, de tolérance, d’ouverture, de modération et de perspicacité.
donc par où nous devrions commencer. Nous devons renforcer l’accumulation positive qui a été réalisée. Nous devrions tous chercher à établir et à adopter une journée Internationale de lutte contre l'islamophobie; une confrontation que nous devrions dès maintenant placer à la table et à l'ordre du jour du monde contemporain.