Votre Excellence, Monsieur le Président ;
Distingués Présidents de Parlement ;
Membres des Parlement ;
Distingué Secrétaire Général ;
Chers invités,
- C'est un grand plaisir pour nous d'accueillir ici à Istanbul, l'ancienne capitale de l'histoire et des civilisations, les éminents Présidents les Parlementaires en tant que représentants du monde islamique.
- Je tiens à saluer cordialement et respectueusement nos distingués invités en ce lieu historique où se déroule la 16e Conférence de l'Union parlementaire des États membres de l'Organisation des États membres de la coopération islamique (UPCI), dont le thème principal a été choisi comme « Partage, conscience et Islam: Palestine, migration et Afghanistan ».
- Je prie Allah que les délibérations que nous avons l'intention de mener dans le cadre de cet événement ainsi que les points de vue et opinions que nous partageons, aboutissent à des résultats bienveillants pour nos pays, nos nations, le monde islamique et l'humanité dans son ensemble.
- Après avoir réuni nos pays et introduit un aspect parlementaire dans notre partenariat en cours, l'UPCI offre une plate-forme efficace et efficiente pour discuter des problèmes et des troubles du monde islamique
Au vu des développements ainsi que des problèmes que nous connaissons dans notre région, je suis convaincu que nous sommes tous d'accord sur la nécessité pour l'UPCI d'agir aussi activement que possible et de prendre le plus d'initiatives possible dans les jours à venir.
Votre Excellence Monsieur le Président, distingués invités ; nous traversons une période difficile où l'histoire avance plus vite que jamais, la politique internationale a connu des jalons profonds, un développement dans une partie du monde affecte plus que jamais une autre région, les modèles économiques sont confrontés à la nécessité de se réinventer, et plus important encore, l'humanité et nos consciences sont mises à l'épreuve comme jamais auparavant.
Les plus grands fardeaux de cette période sont sue les épaules du monde islamique, et les prix les plus lourds sont payés par le monde islamique.
Pour faire court, nous sommes confrontés à une telle destruction étayée par la disgrâce et l'anarchie, qui peut paralyser l'avenir de la nature, du climat et de l'économie mondiale ainsi que celui de l'humanité et des générations futures.
- Et les responsables de cette destruction se trouvent être les mêmes personnes qui utilisent des mots fantaisistes alors qu'elles promettent de défendre la démocratie et les droits de l'homme, d'apporter la paix, la prospérité et un meilleur niveau de vie.
Tout comme Allah le révèle dans les Ayats 204 et 205 de la sourate Al-Baqarah : Parmi les gens il y a celui dont la conversation sur (les affaires du) présent, la vie mondaine vous fascine, et il appelle Dieu à témoigner de ce qui est dans son cœur, pourtant il est le plus féroce dans l'inimitié. Et lorsqu'il détient l'autorité, il fait des efforts dans le pays pour y causer du mal et détruire la terre et la progéniture ; et Allah n'aime pas le mal.
Il s'agit d'une représentation frappante et concise du monde dans lequel nous vivons aujourd'hui.
Votre Excellence Monsieur le Président, distingués invités ; Je pense que nous devons nous attaquer aux problèmes qui ravagent notre région, en particulier la question de la Palestine et d'Al-Qods, qui ne peuvent être résolus que par une action commune, et veiller à ce qu'ils restent en tête de l'agenda international.
L’Essence même de l'existence de l'Organisation de coopération islamique fondée il y a plus d'un demi-siècle, est la Cause de Palestine, défendre Al-Qods et la mosquée Al-Aqsa, autrement dit fonder un État palestinien libre et souverain à l’intérieur des frontières de 1967, avec Al-Qods pour capitale, reste notre cause centrale et notre combat ultime.
Je ne doute pas que notre ferme solidarité pour la Cause de la Palestine continuera à battre son plein.
C'est une lourde responsabilité qui incombe non seulement aux musulmans mais aussi à toute l'humanité pour préserver le statut historique et juridique d'Al-Qods, la ville des prophètes où les monuments sacrés de trois croyances principales se côtoient, où notre première Qiblah Al- La mosquée Aqsa est située.
De plus, il est impératif pour nous d'adopter une position commune et une action commune face à la situation redoutable qui sévit en Afghanistan, en Syrie, au Yémen et bien d'autres.
En tant qu'UPCI, nous devons intensifier, agir de manière constructive et fournir des conseils pour contribuer à la sécurité et la stabilité des pays islamiques, et assurer la paix et la prospérité pour leurs peuples en vue de répondre aux exigences humanitaires et de favoriser la réconciliation entre nos frères et sœurs qui ont été en conflit les uns avec les autres.
De même, il est de la plus haute importance que les Rohingyas d'Asie du Sud retournent au Myanmar en toute sécurité, volontairement, définitivement et dans la dignité ; l'isolement imposé à la République turque de Chypre du Nord prenne fin et les droits et libertés fondamentaux des minorités turques musulmanes vivant en Thrace occidentale et ceux des musulmans ouïghours soient sauvegardés.
Nous devons nous unir pour aborder les questions qui nécessitent la plus grande solidarité et coopération dans la recherche d'un remède à la situation des migrants qui ont été contraints de fuir leur pays d'origine.
Il est essentiel que les problèmes liés aux migrations, qui sont d'une grande préoccupation à la fois pour notre région que pour le reste du monde, soient résolus sans causer de souffrance supplémentaire à qui que ce soit. adopter des mesures et des efforts conjoints pour atteindre cet objectif est une exigence pour être un bon musulman et un être humain décent.
La situation des communautés et minorités musulmanes vivant à travers le monde reste l'une de nos priorités.
À mon avis, nous devons persister dans notre soutien et notre attention à nos frères et sœurs qui ont préservé leur religion et leur identité malgré toutes les oppressions et persécutions qu'ils ont subies face aux préjugés, à l'intolérance et à la discrimination les plus intenses.
À mon avis et partant de cette compréhension, en tant qu'UPCI, nous devons mettre en œuvre une série de mécanismes conçus pour suivre de près la douleur ainsi que les besoins et les exigences de nos frères et sœurs.
Votre Excellence Monsieur le Président, distingués invités ; les valeurs et les causes qui nous rassemblent en tant que musulmans sont bien plus fortes que les problèmes qui peuvent déclencher des conflits.
En toute justice, il est clair que par rapport aux raisons de notre solidarité et de notre unisson, les raisons du conflit sont si infimes qu'elles passent inaperçues.
Certes, les valeurs qui sont assez fortes pour unir tous les peuples du monde sont en effet en nous et parmi nous - les Musulmans.
Encore une fois, en tant que près de 2 milliards de musulmans vivant dans l'un des endroits les plus stratégiques de la planète, notre pouvoir et notre influence sont encore relativement faibles bien que nous ayons accès aux grands moyens que nous offre l'économie mondiale.
Il est impératif que nous réfléchissions et ruminions là-dessus. Nous sommes conscients du pouvoir tangible et intangible que nous tirerions si nous agissions ensemble et à l'unisson. Nous devons nous accrocher fermement à la corde d'Allah.
Comme l'explique notre puissant Créateur, nous deviendrions faibles, notre coup et notre impact s'estomperaient lorsque nous sommes en conflit.
Pensons-y : les pays européens se sont livrés à deux guerres mondiales dans la première moitié du 20e siècle. Ils ont massacré plus de 100 millions de personnes au total, ils ont rasé leurs villes, leurs maisons et leurs économies.
Et qui plus est, ces pays européens étaient déjà en guerre et en conflit les uns avec les autres depuis des siècles. Néanmoins, ils ont fait la paix et se sont réconciliés à partir de la seconde moitié du 20e siècle. Ils se sont concentrés sur leurs valeurs partagées et leurs intérêts communs. Il n'a pas fallu longtemps pour qu'ils avancent et prennent de la force.
Tout au long de l'histoire, nous ne nous sommes pas brouillés, nous ne nous sommes pas battus les uns contre les autres, nous ne nous sommes pas entretués ou n'avons pas détruit les villes et les maisons des autres comme l'ont fait les pays européens.
Nous avons eu, et n'avons toujours pas de motifs valables de conflit, de séparation ou de ségrégation entre nous. Au contraire, nous avons notre Allah, notre Prophète, notre foi et notre histoire qui nous appellent à nous unir et à nous associer. Si nous restons unis, nous pouvons mener un combat dynamique et d'étude pour créer un monde juste où des conditions humaines seront à notre portée à la fois pour nous et pour les communautés qui ont subi l'oppression.
Ayons confiance et foi les uns envers les autres, et consultons-nous pour prendre nos propres décisions dans notre propre intérêt commun et supérieur au lieu de prêter attention aux paroles et aux décisions des autres.
Si nous ne parvenons pas à résoudre nos problèmes, à prendre nos décisions par nous-mêmes, d'autres viendront s’emparer de notre droit et s’approprier notre géographie de feu en prétendant qu'ils sont là pour résoudre nos problèmes et essayeraient ainsi de le réorganiser pour qu'ils correspondent à leurs propres intérêts.
Votre Excellence Monsieur le Président, distingués invités ; les actions menées par les principaux acteurs de la communauté internationale existante sont malheureusement loin de résoudre les problèmes que je viens d'évoquer.
Malgré leur grand nombre, aucunes décisions prises par l'ONU en tant que premier acteur mondial, pour traiter les problèmes que j'ai mentionnés précédemment, n'a contribué à obtenir une solution.
L'exemple le plus récent de cela serait comment, l'année dernière, nos frères et sœurs azerbaïdjanais ont été contraints de s'opposer à l'occupation du Haut-Karabakh -une région juste à côté de nous- qui a coûté la vie et la démolition de la patrie à nos frères et sœurs musulmans, après une période de 30 ans d'impasse laissée sans réponse par la communauté internationale.
Je voudrais profiter de cette occasion pour les féliciter encore une fois pour leur victoire légitime et décisive.
C'est pourquoi, à notre avis, les instances internationales censées réguler et renforcer le système international doivent être refaçonnées sur la base des principes de vraie représentation et d'équité.
En tant que monde musulman, nous devons également revisiter nos institutions dans cette perspective.
Comme je l'ai mentionné précédemment lors de mes remarques, la nouvelle perspective que s’offrirait au monde islamique pour résoudre les problèmes existants du système international, la nouvelle approche qu'il introduirait ne peut s'avérer efficace que si nous transformons et consolidons également nos institutions.
Nous devons sérieusement envisager de porter l'UPCI au-delà de sa fonction de plate-forme de diplomatie parlementaire efficace qui rassemble les présidents des parlements, et de la transformer en une assemblée permanente qui servira d'organe consultatif commun pour le monde islamique ayant pour mandat de définir et d’améliorer nos principes communs.
Encore une fois, il y a des mesures urgentes que nous devrions prendre dans la limite de nos capacités actuelles.
L'islamophobie, la xénophobie et le racisme sont en hausse dans le monde. Et malheureusement, cette tendance est en train de devenir quelque chose de plus qu'un cas social morbide et se reflète dans les politiques gouvernementales de certains pays.
C'est pourquoi, je propose que nous mettions en place une commission spéciale au sein de l'UPCI, qui serait chargée de surveiller les violations des droits subies par les minorités musulmanes résidant dans les pays qui ne sont pas membres de l'UPCI, de recevoir leurs demandes d'enquête et de signaler ces violations.
À mon avis personnel, il est également possible qu'une telle commission évolue vers un organe distinct avec ses propres règlements internes et son propre fonctionnement à l'avenir.
Votre Excellence Monsieur le Président, distingués invités ; alors que je conclus mes remarques avec ces sentiments et considérations, je voudrais féliciter le Burkina Faso pour sa grande performance en tant qu'ancien président mandaté, et souligner que nous travaillerons en partenariat étroit avec tous les États membres de l'UPCI pendant notre mandat présidentiel.
Exprimant ma complaisance de vous avoir à nouveau ici à Istanbul, je prie Allah que la 16ème Conférence de l'UPCI soit fructueuse et favorable pour nos nations et le monde islamique.
Je vous prie de bien vouloir adresser les meilleures salutations de notre estimée nation à vos peuples.
Qu'Allah vous bénisse tous. Veuillez agréer mes sincères salutations.