Depuis plusieurs mois, Gaza est le théâtre d’une crise systémique : bombardements massifs et aveugles, infrastructures civiles délibérément ciblées, mort lente de tout un peuple. Des enfants meurent de soif. Un peuple entier est placé sous une punition collective, en violation flagrante des conventions de Genève et de toute légalité internationale.
Ce que nous voyons aujourd’hui n’est pas une opération militaire. C’est une entreprise d’anéantissement progressif. Et ce que nous entendons trop souvent dans les couloirs diplomatiques n’est pas de la prudence. C’est le silence complice du calcul politique. Peut-on encore, en tant que parlementaires, détourner le regard ?
Non ! Le silence n’est plus une option.
L’Histoire jugera, non pas nos intentions, mais nos actes. Et elle retiendra ceux qui, en temps de crise, ont su dire non quand d'autres baissaient les yeux.
Notre inaction serait une abdication. Notre silence, une complicité. Nous parlementaires, avons la possibilité et le pouvoir de faire la différence à travers ce puissant levier que constitue la diplomatie parlementaire. Contrairement à une vision trop répandue, la diplomatie parlementaire n’est pas un appendice protocolaire. Elle est la voix libre des peuples, la caisse de résonance des consciences, et parfois le dernier bastion de l’honneur international.
J’en appelle aujourd’hui à tous les parlementaires de conscience, au sein de l’OCI et au-delà.
Nous devons agir ! Et maintenant :
adopter des résolutions claires, fermes et sans équivoque, condamnant les crimes commis à Gaza et exigeant un cessez-le-feu immédiat ;
coordonner nos actions au sein des parlements nationaux, pour faire pression sur les institutions internationales et forcer l’ouverture de couloirs humanitaires sécurisés ;
instituer un mécanisme interparlementaire d’observation, d’alerte et de solidarité, pour documenter les violations, sensibiliser l’opinion mondiale, et soutenir la reconstruction ;
exiger la levée immédiate du blocus, en conformité avec le droit international humanitaire et les résolutions pertinentes des Nations Unies et, enfin ;
soutenir, sans réserve, la reconnaissance d’un État palestinien libre, indépendant et souverain.
Article par :M. Aboubacar Tambédou, Chef de la Délégation de l'Assemblée Nationale du Sénégal à l'UPCI