ABU DHABI – ETAT DES EMIRATS ARABES UNIS
13 SAFAR 1432 H.
18 JANVIER 2011
Nous, les membres des délégations de l’Union Parlementaire des Etats Membres de l’OCI (UPCI), participant aux travaux de la 13ème Session du Conseil de l’UPCI, tenue à Abu Dhabi, Etat des Emirats Arabes Unis, le 13 Safar 1432 H. (18 Janvier 2011), et après la discussion des évolutions et des défis que relève la Oumma islamique, inscrits à l’Ordre du Jour de la Session, déclarons ce qui suit :
PREMIEREMENT: LA CAUSE PALESTINIENNE:
1. Mettons l’accent sur le fait que la question palestinienne, le cœur du conflit au Moyen-Orient, doit demeurer la question principale sur laquelle les Etats membres doivent prendre une position commune dans les forums internationaux pour la sauvegarde des droits légitimes et inaliénables du peuple palestinien, en particulier la création d’un Etat palestinien indépendant, sur la terre de la Palestine, avec Al-Qods Al-Sharif comme capitale,
2. Soulignons la reconnaissance par les Etats membres de l’Etat indépendant de la Palestine, avec des frontières des territoires occupés le 4 juin 1967, avec Al-Qods Al-Sharif comme capitale, demandons que les Etats membres de l’OCI appliquent cette reconnaissance sans délai et élèvent le niveau des relations avec l’Etat de la Palestine au niveau d’ « ambassade », et demandons à la communauté internationale de reconnaître l’Etat indépendant de la Palestine et au Conseil de Sécurité de l’ONU d’adopter une résolution reconnaissant l’Etat indépendant de la Palestine,
3. Condamnons les agressions commises et continuent d’être commises par les autorités d’occupation israéliennes en Palestine, notamment dans la Bande de Gaza, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les innocents, demandons de punir responsables israéliens pour tous les crimes de guerre perpétrés dans la Bande de Gaza, dénonçons la poursuite des pratiques visant à isoler et à assiéger le peuple palestinien ainsi que les mesures répressives israéliennes, à savoir l’assassinat, la détention, la destruction des maisons et des terres, la construction des colonies et le mur de séparation, l’installation des barrages entre les villes et les villages de la Cisjordanie et de Gaza, ce qui affirme que les mesures du blocus et le fait d’affamer le peuple palestinien sont une opération systématique mise en œuvre par les autorités israéliennes pour vider les territoires palestiniens de leurs populations et les pousser à l’exode ; appelons à des actions à grande échelle pour mettre complètement fin au blocus terrestre, maritime et aérien, et appelons également à une action rapide pour la reconstruction de la Bande de Gaza et l’élimination de toute trace de l’agression israélienne barbare,
4. Soulignons la nécessité de soutenir la fermeté et la résistance héroïque du peuple palestinien, ainsi que sa détermination à faire face à l’agression israélienne pour récupérer tous ses territoires occupés et contrecarrer l’idée de la patrie alternative, ce qui constitue, non seulement une violation flagrante du droit du peuple palestinien à sa patrie, la Palestine, mais également une violation du principe de la souveraineté des Etats de la région, et appelons toutes les factions palestiniennes à mettre un terme à l’état de division et à réaliser la réconciliation nationale, à resserrer les rangs, à adopter une position commune pour être ainsi en mesure de réaliser les objectifs nationaux, y compris le droit au retour pour tous les Palestiniens,
5. Condamnons fermement la poursuite des excavations et des démolitions entreprises par les forces d’occupation israéliennes près de la Mosquée Al-Aqsa, qui constituent une atteinte flagrante aux sanctuaires de l’Islam et au statut d’Al-Qods Al-Sharif, appelons les Nations Unies et la communauté internationale à assumer toutes leurs responsabilités juridiques et morales, et à exercer toutes les formes de pression sur Israël pour qu’il mette un terme à ses activités illégitimes, exprimons notre refus de toutes les mesures israéliennes visant à altérer l’identité arabo-musulmane d’Al-Qods et à la judaïser, et annonçons la formation d’un comité parlementaire permanent chargé de la question de la Palestine pour trouver les meilleurs moyens de contrecarrer les plans israéliens ayant pour but de judaïser la ville et ce, en collaboration avec le Comité Al-Qods de l’OCI,
6. Condamnons avec vigueur la politique colonialiste et expansionniste d’Israël, soulignons la nécessité de cesser les travaux de colonisation, ainsi que les mesures et les procédures législatives et administratives visant à modifier le statut juridique d’Al-Qods et sa structure démographique, en violation des principes du droit international et des résolutions de la légitimité internationale, et demandons au Conseil de Sécurité de l’ONU d’agir sans délai pour démanteler les colonies israéliennes, conformément à sa résolution No 465 et d’affirmer le droit des palestiniens au retour à leurs terres dont ils avaient été expulsés,
7. Demandons la libération immédiate de tous les détenus palestiniens, d’autres arabes et musulmans dans les prisons israéliennes, y compris les parlementaires palestiniens, ce qui constitue une violation flagrante des chartes et des règles internationales, et demandons aux Nations Unies et à l’UIP de prendre les mesures nécessaires pour contraindre Israël à les libérer.
8. Appelons le Quartet et la communauté internationale à œuvrer sérieusement pour mettre fin à la colonisation et à l’occupation israéliennes de tous les territoires arabes occupés, et affirmons notre appui à toutes les actions politiques et médiatiques visant à soutenir la cause palestinienne, dans les Etats membres et ailleurs.
DEUXIEMEMENT : LE GOLAN ARABE SYRIEN
9. Confirmons le soutien du droit de la Syrie à la récupération du Golan arabe syrien occupé, et saluons la persévérance des citoyens syriens au Golan et leur attachement à leurs territoires et à leur identité arabe syrienne ; confirmons également que les décisions d’Israël imposant ses lois et son administration au Golan syrien occupé sont nulles et non avenues et constituent une violation aux lois internationales.
TROISIEMEMENT : LE LIBAN
10. Soulignons le droit légitime du Liban à la résistance pour parachever la libération des territoires libanais occupés, et saluons les efforts déployés visant à réaliser la réconciliation entre les libanais, étant le seul moyen pouvant mener à la solution des questions compliqués et mettre le Liban sur la voie de la stabilité et du progrès.
QUATRIEMEMENT : L’USAGE PACIFIQUE DE LA TECHNOLOGIE NUCLEAIRE :
11. Confirmons le droit de tous les pays à l’usage de l’énergie atomique à des fins pacifiques, y compris leurs politiques relatives au cycle du combustible nucléaire, conformément au Traité de Non-Prolifération, et exprimons notre préoccupation vis-à-vis des restrictions imposées par certains pays à la coopération internationale dans les domaines de la recherche, du transfert des équipements, des matières et de la technologie dans les usages pacifiques de l’énergie nucléaire, sachant que ces restrictions s’opposent à l’article 4 du Traité de Non-Prolifération nucléaire, et dénonçons la montée des pressions et des menaces exercées pour bloquer ce droit légitime, et soulignons la nécessité du règlement des différends par des moyens diplomatiques pacifiques et condamnons avec rigueur les actes terroristes israéliens contre un nombre de scientifiques nucléaires iraniens.
CINQUIEMEMENT : RENDRE LA REGION DU MOYEN-ORIENT EXEMPTE DES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE :
12. Exprimons notre inquiétude vis-à-vis du potentiel et des menaces nucléaires israéliennes, et affirmons la nécessité d’obliger Israël à mettre au clair son programme nucléaire et d’ouvrir ses installations nucléaires à l’inspection et ce, conformément aux règles de l’Agence internationale de l’Energie atomique, ainsi que la nécessité de son adhésion au Traité de non-prolifération nucléaire sur la voie de rendre la région du Moyen-Orient exempte des armes de destruction massive, considérant que tout ceci représente la base de la sécurité et de la stabilité au Moyen-Orient et permet d’éviter la politique de deux poids, deux mesures au niveau international.
SIXIEMEMENT : IRAK :
13. Exprimons notre satisfaction du succès du processus électoral qui a abouti à la formation du gouvernement d’union nationale espérant que ces derniers puissent satisfaire les aspirations des irakiens à mettre fin à l’occupation et à asseoir l’indépendance et la souveraineté nationales et à consolider la sécurité sur les territoires irakiens ; appelons les Etats membres à soutenir les efforts déployés par le gouvernement irakien pour rétablir la sécurité et la stabilité, réaliser la réconciliation nationale et permettre à l’Irak de recouvrer sa souveraineté totale ; accueillons favorablement la décision d’un certain nombre de gouvernements des Parlements Membres de reprendre le fonctionnement normal de leur mission diplomatique en Irak ;
Appelons également les autres Etats membres à ouvrir ou rouvrir leur ambassade et mission diplomatique à Bagdad.
SEPTIEMEMENT : SOUDAN :
14. Exprimons notre compréhension des choix du peuple soudanais exprimés à travers le referendum, réaffirmons notre soutien indéfectible au Soudan contre toutes les menaces extérieures, lui restons solidaires pour défendre sa souveraineté, sa sécurité, sa stabilité et son unité et apprécions à sa juste valeur les efforts de l’Etat du Qatar et la médiation commune de l’ONU, de l’Union Africaine, de la Ligue des Etats arabes et de l’Organisation de la Conférence islamique pour le retour de la paix au Darfour. Nous appelons la communauté internationale à respecter tous ses engagements déclarés pour parvenir à une paix juste et globale au Soudan.
HUITIEMEMENT : LUTTE CONTRE LE TERRORISME INTERNATIONAL :
15. Condamnons le phénomène du terrorisme et réaffirmons qu’il est contraire aux enseignements de la religion musulmane qui prône la tolérance, la compassion et le rejet de la violence et interdit toutes les formes d’agression, notamment le fait de tuer des êtres humains quels que soient leur couleur, leur religion et leur race ; rejetons les tentatives d’associer l’islam ou un pays islamique au terrorisme pour des motifs politiques et appelons la convocation d’une conférence internationale pour définir le terrorisme et élaborer un code de conduite entre les Etats. Réaffirmons notre soutien à l'initiative du Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Abdullah bin Abdul Aziz, pour établir un centre international de lutte contre le terrorisme.
NEUVIEMEMENT : SOMALIE :
16. Nous nous félicitons du succès du processus électoral, appelons à soutenir le gouvernement légitime pour lui permettre de préserver l’unité, la souveraineté, l’intégrité et l’indépendance territoriales de la Somalie et de rétablir la sécurité, la stabilité dans le pays, étant une étape fondamentale pour rétablir la stabilité dans la Corne de Afrique.; appelons à l’arrêt immédiat des actes de piraterie qui menacent la sécurité, la paix et la liberté de navigation internationale et exhortons les Etats islamiques et la communauté internationale à apporter leur aide à la Somalie, face à ce phénomène.
DIXIEMEMENT : CHYPRE :
17. Invitons les Etats des Parlements membres à manifester leur solidarité active avec l’Etat chypriote turc, à préserver leurs liens étroits avec cet Etat afin qu’il puisse surmonter l’isolement inhumain qui lui est imposé, à renforcer et à consolider leurs rapports avec l’Etat chypriote turc dans tous les domaines ; et appuyons la volonté exprimée par la partie chypriote turque et la Turquie de parvenir à un règlement politique durable de la question chypriote.
Onzièmement : Jammu et Cachemire :
18. Appelons à trouver une solution pacifique de la question de Jammu et Cachemire en accord avec les résolutions pertinentes des Nations Unies et en harmonie avec l’accord de Simla, et soutenons les efforts fournis par le gouvernement du Pakistan en vue d’aboutir à une solution pacifique par les différents moyens diplomatiques, y compris les entretiens bilatéraux avec l’Inde.
DOUZIEMEMENT : AZERBAIDJAN :
19. Demandons la mise en application stricte des résolutions N°822, 853, 874 et 884 adoptées par le Conseil de Sécurité ainsi que le retrait immédiat, inconditionnel et total des forces arméniennes de tous les territoires azéris occupés, exhortons vigoureusement l’Arménie à respecter la souveraineté de la République d’Azerbaïdjan et son intégrité territoriale, réaffirmons notre solidarité et notre appui le plus entier aux efforts déployés par la République d’Azerbaïdjan, gouvernement et peuple, pour défendre son territoire; appelons instamment à apporter une assistance humanitaire aux réfugiés et aux personnes déplacés azéris qui se trouvent confrontés à des conditions d’existence très dures comme un prélude à leur retour à leurs foyers d’où ils ont été chassés.
TREIZIEMEMENT : AFFAIRES ECONOMIQUES
20. Exprimons notre préoccupation quant aux impacts néfastes à long terme de la crise économique et financière actuelle sur le développement économique des Etats membres ainsi que sur leurs plans de développement national, leurs balances de payements, leur capacité à obtenir des financements internationaux publics ou privés ainsi que sur l’investissement extérieur direct ; et soulignons la nécessité pour le monde islamique d’être adéquatement représenté dans toutes les discussions relatives à l’impact de la crise financière mondiale et le besoin d’un élargissement des structures de prise de décision économique, tel que le G 20, de sorte que ces structures soient plus équilibrées et mieux répondre aux exigences des pays en développement, et des pays islamiques en particulier.
QUATORZIEMEMENT : AFFAIRES JURIDIQUES ET COOPERATION AVEC LES ORGANISATIONS REGIONALES ET INTERNATIONALES
21. Affirmons la nécessité d’intégrer les valeurs universelles de la démocratie et des droits de l’homme dans les programmes scolaires des Etats membres de l’UPCI, afin de hisser ces valeurs au plus haut niveau, conformément aux préceptes de l’Islam ; et appelons à promouvoir la coopération et la coordination avec l’OCI, notamment dans les domaines de l’exécution du programme d’action décennal, mais aussi à poursuivre les contacts afin d’obtenir pour l’UPCI le statut de membre observateur auprès des Nations- Unies, de sorte à renforcer la coopération avec l’Organisation internationale, au service des objectifs communs.
QUINZIEMEMENT : AFFAIRES CULTURELLES ET SOCIALES
22. Affirmons la nécessité de développer l'éducation et la recherche scientifique ainsi que les programmes dans le monde islamique, de manière à approfondir le sentiment d’appartenance commune à l’Islam, à répondre aux exigences du progrès, de la modernité et du développement global et à enraciner les valeurs de dialogue et de créativité ; exhortons nos gouvernements à renforcer le rôle de la femme musulmane dans la vie politique, économique et sociale, ainsi que dans tout ce qui conforte sa contribution au développement durable ; les appelons instamment à œuvrer à l’éducation des enfants et des jeunes dans le respect des préceptes de la charia islamique tolérante ; et invitons à un dialogue durable entre les parlements islamiques et leurs homologues occidentaux, en vue de promouvoir le dialogue entre les civilisations et d’intensifier les efforts visant à contrecarrer les dédains aux religions divines et à leurs symboles.
SEIZIEMEMENT : SOLIDARITE
23. Exprimons notre soutien au choix du peuple tunisien concernant la gestion de ses affaires nationales et la désignation de ses représentants ; exhortons les forces tunisiennes et les différentes catégories du peuple tunisien à faire preuve de sagesse et de retenue afin de préserver la sécurité et les acquis du pays ; et appelons l’ensemble des pays étrangers à ne pas s’immiscer dans les affaires internes de la Tunisie.
DIX-SEPTIEMEMENT : MOTION DE REMERCIEMENTS
24. Le Conseil de l’UPCI présente ses remerciements et gratitudes au Conseil National Fédéral de l’Etat des Emirats arabes unis, de l’accueil des travaux de la 13ème session du Conseil de l’UPCI et apprécie hautement les efforts déployés pour l’obtention des meilleurs résultats. Il exprime également ses meilleurs vœux à l’Etat des Emirats arabes unis, à son leadership, à son gouvernement et à son peuple, tout en lui souhaitant stabilité, progrès et prospérité.