- Préconiser le rôle important des femmes musulmanes
- Visite de Gaza augmente la sensibilisation publique et politique
- Action Parlementaire pour sauver les femmes dans les zones de conflit
UPCI Bulletin No.12 Hiver 2013
Dr. Nur Hayatty Aly Sakaf est une voix forte et une activiste redoutable sur la scène internationale pour les droits des femmes dans tous les aspects de la vie. De sa position supérieure à la Chambre des Représentants de l’Indonésie, elle préconise des thèmes tels que le rôle important des femmes, l’autonomisation des femmes, l’égalité entre les sexes etc. L’“UPCI” va retentir les points de vue du Dr Sakaf sur ces questions.
Voici des extraits:
1 - Votre Excellence a présidé la première Conférence des Femmes Parlementaires Musulmanes, qui s’est tenue à Palembang, en Indonésie. Comment évaluez-vous les résultats de cette conférence?
Le fruit de la Conférence, la Déclaration des Femmes Parlementaires, est une déclaration ambitieuse pour nous, les femmes parlementaires. Bien qu’elle fût ambitieuse, elle est réaliste et réalisable. Le résultat est également conforme à ce que nos homologues exécutifs ont fait au niveau international à travers le Plan d’Action de l’OCI sur la promotion de la femme. Le résultat souligne notre rôle et la façon de l’augmenter, en premier lieu, dans la vie socio-culturelle.
L’Indonésie s’est engagée en effet au sein de notre Parlement, à débattre un projet de loi sur l’égalité des sexes en tant qu’engagement pour la mise en œuvre de la Déclaration. En ce qui concerne Gaza, le Président de la Chambre des Représentants indonésienne, Dr Marzuki Alie, qui est également Président de l’UPCI, s’est rendu à Gaza ce Décembre.
2 - Participation des femmes musulmanes dans la vie politique et parlementaire dans leurs pays respectifs est hautement souhaitable. Quelles mesures peuvent être prises à votre avis, pour améliorer cette participation?
Notre effort pour accroître la participation des femmes à la vie politique doit être global. Tout d’abord, les obstacles devant la participation effective des femmes à la vie politique doivent être retirés. Deuxièmement, la différence entre avoir une voix et participer activement dans la vie publique doit être reconnue. La démocratie est un incubateur pour l’égalité des sexes, car elle fournit un espace public de discussion sur les lois, les droits de l’Homme et les constitutions. Et troisièmement, la démocratie et les institutions doivent prendre en comptes les femmes. Une démocratie ne peut pas être digne de ce nom si elle ne favorise pas l’égalité et ne relève pas le défi devant l’égalité entre les sexes.
En Novembre 2012, lors d’un forum international sur le genre et les politiques à Londres, en tant que Président du Comité de coordination des femmes parlementaires de l’UIP, je souligne qu’il existe de nombreuses façons de promouvoir la participation des femmes à la vie politique qu’il s’agisse des politiques de quotas ou d’autres politiques dans les domaines électoraux. Mais, ces mesures doivent également être soutenues par l’autonomisation et le renforcement des capacités des partis politiques et des capacités de sorte qu’elles favorisent la participation des femmes en politique.
3 - Comment envisagez-vous le rôle que les femmes parlementaires musulmanes peuvent jouer dans la réduction de la pauvreté, dans l’éducation et, dans le domaine de l’enfant et de la famille?
Je souhaiterais voir plus de femmes parlementaires musulmanes parler et participer activement à la campagne de lutte contre la pauvreté, à l’amélioration de la qualité de l’enseignement et, à la protection des droits des enfants, des femmes et à la promotion de leur bien-être. Je crois que cela sera réalisable. Nous allons voir beaucoup de femmes parlementaires musulmanes lutter pour se faire entendre sur les questions qui affectent le plus nos vies.
Le Plan d’Action de l’OCI pour la promotion de la femme qui constitue la stratégie globale en faveur de l’amélioration de la situation des femmes dans les domaines politique, économique, culturel et social, fournit une base solide et peut mettre l’accent sur le rôle important que les femmes parlementaires musulmanes pourraient jouer dans les actions futures.
4 - Dans certaines parties du monde, par exemple, en Palestine et au Myanmar, les femmes musulmanes sont victimes de violence et de persécution immense. De quelle manière les aides peuvent leur être accordés pour faire face à leur détresse?
Lors du traitement de la violence contre les groupes les plus vulnérables tels que les femmes, les enfants des zones de conflit comme en Palestine, en Syrie et au Myanmar et d’autres zones encore, nous avons besoin de mesures concrètes pour les protéger. Dans les relations internationales, nous pouvons les soutenir en tant que Parlement, en exhortant nos gouvernements respectifs à jouer un rôle actif dans la diplomatie régionale, internationale et bilatérale.
Notre plan pour réaliser la visite des Présidents des Parlements à Gaza est aussi idéal pour sensibiliser la conscience publique et politique sur ce qui s’est passé à Gaza. Et je pense que cela pourrait être un moyen révolutionnaire et un moment de consolidation des pays musulmans d’assumer leur responsabilité vis-à-vis d’une question humanitaire sur la situation la plus délicate au Moyen-Orient. Je souhaite que cela se réalise dans un proche avenir.
On pourrait aussi promouvoir une campagne de non-violence pour les parties en conflit à travers les médias au niveau mondial. Nous avons besoin de sensibiliser sur l’importance de sauver les femmes et les enfants de la violence, sans aucune distinction. Nous devons accorder une importance particulière à cette question principale dans les conflits, dans nos efforts pour sauver les femmes et les enfants. C’est une question humanitaire.
En outre, le Parlement en tant que Représentant du peuple peut directement mobiliser les forces populaires et les ONG à participer dans le secours aux femmes contre la violence dans les zones de conflit. Le Parlement indonésien a fourni une aide immédiate à la population de Gaza, avec la participation de certains ONG, en vue de prendre part à l’élimination de la violence contre les femmes palestiniennes.
Concernant le Myanmar, les Parlements et les gouvernements peuvent déployer des efforts concertés pour protéger la vie de personnes innocentes, y compris les femmes, à travers l’Association des Nations du Sud-Est Asiatique (ASEAN) par la mise en œuvre de la déclaration des Ministres des Affaires Etrangères de l’ASEAN sur le développement récent de l’État de Rakhine, au Myanmar, émis Août dernier. Notre Parlement entame également une série de réunions avec le Myanmar, en marge de notre réunion parlementaire régionale. Je pense que par la promotion d’une action rapide et concrète pour résoudre ce problème, nous pouvons fournir une assistance par des moyens les plus appropriés.
5 - À votre avis, quels sont les défis majeurs auxquels sont confrontés les femmes musulmanes d’aujourd’hui? Et quelles sont les raisons qui expliquent la modicité de leur participation dans les domaines politique et social? Comment cette situation peut être prise en compte?
Nous pouvons admettre que les femmes musulmanes à travers le monde ne partagent pas les droits politiques d’une façon identique, or la participation des femmes dans le processus décisionnel est essentielle à l’avancement de l’humanité tout entière. Je crois personnellement que la participation des femmes à la vie politique permettra de renforcer et d’accélérer le processus de démocratisation. Cependant, il y a de forts préjugés traditionnels qui continuent à décourager l’autonomisation des femmes, comme l’idée que les femmes sont obligées de satisfaire aux exigences de leurs familles alors que les hommes ont le droit de «contrôler». Il y a un manque de compréhension sur les nobles enseignements de l’Islam, disant que les femmes ont des droits similaires à ceux des hommes, y compris la prise de contrôle.
J’ai mes propres visions face à ces défis, comme encourager fortement la mise en œuvre des principes démocratiques dans la vie quotidienne des gens. Ce qu’il faut aussi comprendre, c’est que nous avons besoin de l’autonomisation des femmes en impliquant les hommes, comme un effort pour créer une compréhension mutuelle entre les différents sexes. Toutes les parties prenantes, en particulier les hommes, doivent écouter les aspirations des femmes et reconnaissent la nécessité pour les femmes d’être en mesure de vivre et de travailler de façon autonome dans la vie socio-économique et politique.