DECLARATION DE NIAMEY du 11ème SESSION du CONSEIL de l'UPCI

Niamey- REPUBLIQUE DU NIGER
22 – 23 SAFAR 1420 H (18 - 19 FEVRIER 2009)
La 11ème Session du Conseil de l'UPCI s'est tenue les 22 et 23 Safar 1430 H (18-19 Février 2009) à Niamey, République du Niger, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Mahamane Ousmane, Président de l'Assemblée Nationale du Niger et Président de la 11ème Session du Conseil de l’UPCI, et en présence de la majorité des Parlements Membres.
 
Les participants ont examiné les développements auxquels fait face le monde islamique et sont parvenus à ce qui suit:
 
1.Le Conseil condamne fermement l'agression israélienne sauvage contre la Bande de Gaza qui a fait des centaines de morts parmi les civils et des milliers de blessés et dans son sillage a causé d’énorme destruction des maisons, des installations civiles, des infrastructures et des lieux de culte. Le Conseil salue la bravoure et la résistance du peuple palestinien et réaffirme le droit légitime de ce peuple à combattre l'agression. Il réaffirme aussi que les actes commis par les forces d'occupation sont considérés comme un terrorisme d'Etat et exige que les auteurs de ces crimes soient traduits devant la justice internationale. Il demande à la communauté internationale d'assurer la poursuite du cessez-le-feu, de faire lever le blocus injuste imposé à la Bande de Gaza et d'ouvrir tous les points de passage terrestres, maritimes et aériens sans conditions.
 
2.Le Conseil invite les Etats islamiques à la solidarité d’entre eux, à enregistrer les crimes de guerre commis par Israël et à les soumettre à la Cour Internationale de Justice, à la Cour Pénale Internationale et aux Cours des Etats Européens dont leurs constitutions permettent d'enquêter sur les crimes contre l'humanité, et exige l'application du droit international de sorte que les crimes de guerre commis par les dirigeants israéliens soient reconnus comme crimes de guerre et soient punis pour les actes immoraux qu’ils ont commis. Il demande que lesdits documents soient soumis au Conseil des Nations Unies pour les droits de l'homme internationaux afin de leur appliquer ses règles.
 
3.Le Conseil condamne les tentatives israéliennes qui visent à judaïser la mosquée Al-Aqsa et les autres lieux sacrés islamiques à la ville d’Al-Qods, en particulier, les excavations effectuées sous les fondations de la mosquée Al-Aqsa, l'érection du Mur de séparation raciale. Il demande à la Communauté internationale d'intervenir immédiatement pour mettre fin aux violations israéliennes et sauvegarder les sanctuaires historiques.
 
4.Le Conseil demande au Conseil de sécurité et au Conseil des droits de l'homme d'amener Israël à appliquer la 4ème Convention de Genève aux territoires occupés et à traiter les prisonniers et détenus palestiniens dans ses prisons conformément au droit international. Il exige la libération diligente du Président du Conseil Législatif Palestinien, Dr. Aziz Al-Duweik ses autres parlementaires.
 
5.Le Conseil demande de relancer le Plan de Paix Arabe et d'engager la responsabilité totale du Quartet et de la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité de l'ONU, et de déployer tous les efforts nécessaires pour la reprise des négociations entre les deux parties sans aucun atermoiement dans le but de mettre fin à l'occupation israélienne de tous les territoires palestiniens et arabes occupés depuis 1967, et d'établir l'Etat palestinien indépendant avec Al-Qods pour capitale et ce, conformément aux résolutions de la légitimité internationale et au Plan de Paix Arabe.
 
6.Le Conseil invite les factions palestiniennes à mettre fin à leurs divergences et à leur division et à reprendre, sans délai, le dialogue national en vue d’assurer la réalisation de l'unité nationale palestinienne, préserver les intérêts supérieurs du peuple palestinien et renforcer sa capacité à continuer son combat juste pour recouvrer ses droits nationaux fondamentaux, et à établir son Etat indépendant avec pour capitale la ville d'Al-Qods Al-Charif ainsi que le droit des réfugiés, des déportés et des déplacés palestiniens à retourner à leur pays.
 
7.Le Conseil condamne la politique consistant à ignorer l'arsenal nucléaire israélien qui constitue une menace pour la sécurité et la stabilité dans toute la région et ce, en raison de l'absence d'une surveillance internationale. Le Conseil exige que toute la région du Moyen-Orient soit exempte de toutes les armes de destruction massive, en particulier, les armes nucléaires.
 
8.Le Conseil demande aux Etats membres et à la communauté internationale de contribuer à la reconstruction de la Bande de Gaza et des infrastructures détruites par la machine de guerre israélienne, d'apporter au peuple palestinien les aides humanitaires d'urgence et d'assurer le retour des réfugiés dans leurs foyers.
 
9.Salue tous les peuples, forces et partis partout dans le monde qui sont sortis dans les rues pour manifester leur solidarité avec le peuple palestinien et sa juste cause; Condamnant ainsi les crimes perpétrés par Israël contre les citoyens palestiniens, y compris l'utilisation d'armes internationalement prohibées et ciblant les institutions humanitaires et internationales.
 
10.Le Conseil soutient les efforts déployés parle peuple irakien frère pour recouvrer sa souveraineté. Il invite les forces étrangères à quitter l'Irak sans délai, selon un calendrier bien précis et dans le respect de la légalité internationale, des principes des règles du droit international, du principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures de l'Irak, respecter la souveraineté de l'Irak, la volonté du peuple irakien de choisir son propre régime politique et administratif de manière à assurer l’unité et l'intégrité territoriale et populaire de l’Iraq. Le Conseil appuie les efforts du gouvernement irakien dans la mise en place de ses institutions sécuritaires et militaires pour maintenir la loi et éliminer le terrorisme ainsi qu’atteindre à l'indépendance. Le Conseil invite à œuvrer pour le retour des réfugiés dans leurs régions et à accorder à ces derniers une compensation pour les préjudices qu'ils ont subis.
 
11.Le Conseil se félicite de ce que les groupements et partis politiques libanais soient sortis de l'impasse politique présidentielle et de ce que la Syrie et le Liban aient signé le protocole de démarrage des relations diplomatiques officielles entre les deux pays frères. Il réaffirme le droit du peuple libanais et de sa résistance héroïque à recouvrer la souveraineté du Liban sur tous ses territoires occupés, y compris les fermes de Shebaa, par tous les moyens disponibles. Le Conseil dénonce la poursuite de l'occupation israélienne du Golan syrien.
 
12.Le Conseil condamne le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. Il fait la distinction entre le terrorisme et la résistance noble et juste. Il estime que le terrorisme d'Etat pratiqué par Israël contre le peuple palestinien est la pire forme de terrorisme et exprime son rejet de la sélectivité et de la politique de deux poids deux mesures dans la lutte contre ce qu'ils appellent terrorisme ainsi que toutes les tentatives visant à lier le terrorisme à toutes religion ou culture. Le Conseil de l’UPCI demande de procéder à une définition du concept de terrorisme.
 
13.Le Conseil réaffirme la nécessité d'établir une coopération entre les parlements islamiques et occidentaux dans le cadre de l'action commune, et invite à soutenir le dialogue entre les parlements islamiques et occidentaux. Le Conseil réaffirme que le dialogue constitue un pilier important dans l'action des Parlements Islamiques.
 
14.Le Conseil demande que les mesures soient prises pour consolider les liens de solidarité et d'unité entre les Etats islamiques et met l'accent sur l'importance de la coopération pour faire face aux menaces extérieures contre la Oummah islamique, en particulier, contre les valeurs et principes religieux. Il invite à la conclusion diligente d'un instrument international contraignant pour prévenir la diffamation des croyances, des valeurs et des principes.
 
15.Le Conseil estime que la politique de deux poids deux mesures dans le traitement des questions internationales est préjudiciable à la paix internationale et a promu l'idée du terrorisme individuel et collectif et ce, en raison du parti pris aveugle en faveur d'une partie contre une autre sans le moindre égard aux droits des peuples musulmans ou la prise en compte de leurs souffrances et problèmes chroniques. Dès lors, le véritable critère réside dans les droits internationalement reconnus et ceux qui font l'unanimité de la communauté internationale lorsqu'il s'agit des droits des peuples à la paix et à la sécurité. Le Conseil salue la décision prise par la nouvelle administration américaine, à travers le Président Barak Obama, décidant de fermer la prison de Guantanamo qui constitue une violation flagrante des droits de l'homme. Le Conseil invite le Président Obama à améliorer l'image des Etats-Unis d'Amérique auprès des peuples et régimes islamiques et à désamorcer la tension créée par l'ancienne administration américaine flagrante dans les affaires des Etats islamiques.
 
16.Le Conseil reconnaît le droit de chaque Etat à accéder aux technologies et à l'énergie moderne, tout en tenant compte du fait que les ressources énergétiques sont limitées, et du besoin impérieux de recourir à la technologie pour combler le fossé qui existe en matière de développement. Il réaffirme les droits égaux et inaliénables des peuples à explorer et à utiliser les technologies modernes, y compris l'énergie nucléaire, à des fins pacifiques.
 
17.Le Conseil se félicite de l'élection de Sheikh Sharif Sheikh Ahmad au poste de Président de la République de Somalie et demande que le problème somalien soit réglé dans le cadre d'une réconciliation nationale réunissant toutes les factions au conflit de sorte que le peuple somalien frère puisse se consacrer aux problèmes de développement et de progrès de son pays. Le Conseil se félicite aussi du retrait des forces éthiopiens de la Somalie et réaffirme la nécessité de prévenir toute ingérence étrangère en Somalie de quelque partie que se soit et de préserver l'indépendance et l'intégrité territoriale somalienne.
 
18.Le Conseil soutient les efforts déployés par la République sœur du Soudan dans le règlement du problème du Darfour par les moyens diplomatiques et dans le cadre d'une réconciliation nationale qui réconcilie le peuple du Darfour, garantit leur citoyenneté et rejette toute intervention de forces militaires étrangères ou internationales sans le consentement de la République du Soudan. Il invite les Etats membres à étudier le problème des milliers de réfugiés du Darfour et à leur apporter l'assistance en vivres, en habits et en soins médicaux.
 
19.Le conseil rejette les allégations du Procureur général de la Cour pénale Internationale à l'encontre des dirigeants soudanais qui constitue une violation flagrante de la Charte de la Cour elle-même et du droit international, et la souveraineté nationale de la République du Soudan. Il invite les parlements membres de l'Union à demander à leurs gouvernements de dénoncer les drives et l’acharnement contre les africains et les arabes, de manifester leur solidarité avec le Soudan pour la défense de sa souveraineté, de sa sécurité et de sa stabilité face à cette position hostile adoptée par la Cour pénale internationale, son Procureur général et les forces qui l'y incite.
 
20.Le Conseil réaffirme les résolutions antérieures de l'Organisation de la Conférence islamique sur la question chypriote ainsi que les résolutions de l'UPCI et exprime son profond regret de ce que les déclarations et communiqués du Secrétaire général de l'ONU, des organisations internationales et de tous les autres Etats ainsi que les résolutions adoptées par les diverses organisations internationales pour mettre fin à l'isolement des chypriotes Turcs n'aient pas abouti jusqu'ici à des résultats tangibles. Il invite les Etats membres à apporter le soutien à leurs frère au nord de Chypre et à manifester de manière efficace, sa solidarité avec l'Etat Chypriote Turc et à nouer des liens solides avec cet Etat afin de l'aider à vaincre l'isolement inhumain qui lui est imposé et à renforcer les relations avec lui dans tous les domaines, en particulier, dans celui du transport direct, du commerce, du tourisme, de la publicité, de la culture, des investissements et des activités sportives.
 
21.Le Conseil rappelle les principes de la Charte de l'Organisation de la Conférence islamique et les résolutions adoptées par les différentes sessions de la Conférence islamique au Sommet et de la Conférence islamique des Ministres des Affaires étrangères ainsi que les accords internationaux, déclarations et conventions internationales qui appellent à respecter les droits de l'Homme, en particulier, les droits politiques, sociaux, culturels et économiques et la liberté de culte. Le Conseil rappelle, en particulier, la Convention de Lausanne qui garantit les droits de la minorité musulmane de Thrace occidentale tels que son droit à parler sa propre langue, à pratiquer ses cultes religieux et à élire librement ses représentants dans les divers domaines. Le Conseil invite la Grèce à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le respect des droits et libertés fondamentaux de la minorité musulmane turque de Thrace occidentale basés sur les traités et accords multilatéraux et bilatéraux signés par la Grèce.
 
22.Le Conseil note avec inquiétude que la question du Cachemire qui demeure sans solution depuis soixante (60) ans a entraîné de pénibles souffrances au peuple de Cachemire. Le Conseil soutient le droit des cachemiris à l'autodétermination et souligne la nécessité de régler ce problème conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies.
 
23.Le Conseil condamne avec force les agressions arméniennes permanentes contre la République d'Azerbaïdjan et exhorte les parties à se conformer à la Charte des Nations Unies et à mettre totalement en œuvre toutes les résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU. Il invite les Etats membres et les autres Etats de la communauté internationale à prendre toutes les mesures politiques et économiques susceptibles de mettre fin à l'agression arménienne l’occupation des territoires de l'Azerbaïdjan. Le Conseil fait état de son inquiétude face aux problèmes humanitaires auxquels sont confrontés plus d'un million de réfugiés et déplacés azerbaïdjanais.
 
24.Le Conseil exprime son rejet de toutes les sanctions unilatérales ou multilatérales imposées à un tous pays islamiques sous des prétextes quelconques, dans la mesure où ces sanctions violent les principes des droits de l'homme et les droits des Etats. Il appelle au respect de la souveraineté et de l'indépendance politique et économique des Etats.
 
25.Le Conseil réaffirme la nécessité impérieuse, pour les parlements membres de l'UPCI, de renforcer la concertation et d'adopter une position commune au niveau des instances parlementaires internationales sur les questions intéressant l’Oummah islamique dans le fora parlementaire international, et réaffirme leur rôle dans l'harmonisation des positions des parlements islamiques sur les questions examinées dans les réunions internationales.
 
26.Le Conseil souligne l'importance de définir une vision unifiée pour faire face aux développements et aux défis de la mondialisation ainsi que leur impact sur les pays en développement, en particulier les pays islamiques, afin de réaliser les objectifs fixés.
 
27.Le Conseil réaffirme la nécessité d’interdépendance et de la solidarité entre les Etats islamiques frères notamment lors des catastrophes naturelles. Le Conseil invite les Etats membres de l'OCI à accorder au Fonds de Solidarité islamique de l'OCI des contributions volontaires pour aider les Etats victimes de catastrophes.
 
28.Le Conseil invite les Etats membres à envisager la suppression ou l’allègement des dettes contractées par les Etats membres pauvres dont les dettes entravent les efforts de développement, en particulier, face à la crise économique mondiale.
 
29.Le Conseil est profondément préoccupé par la montée de l'Islamophobie dans les sociétés occidentales et invite à faire face à ce phénomène en présentant le véritable image de l'islam qui est une religion d'amour, de tolérance et de respect de l'autre.
 
30.Le Conseil condamne les attaques dirigées contre les sociétés musulmanes et invite la communauté internationale à conclure un accord international interdisant la diffamation des croyances, valeurs et principes religieux. Il exhorte tous les gouvernements et parlements islamiques à poursuivre les efforts visant à faire adopter, par les Nations Unies, une résolution qui met fin aux attaques contre les religions et leurs symboles.
 
31.Le Conseil estimeque le dialogue des civilisations, des cultures et des religions est le seul moyen pouvant favoriser la compréhension universelle des problèmes qui se posent, la diffusion de la culture de la paix et de la quiétude entre les nations comme l'exige notre monde islamique qui le réaffirme à l'occasion de ses fora, réunions et dialogues organisés pour corriger les images déformées véhiculées par la presse occidentale. A cet effet, le conseil invite tous les parlements nationaux à jouer un rôle actif dans la mise en œuvre du document universel du dialogue des civilisations et à créer un groupe de contact pour le dialogue relevant de l'UPCI, et au sein de chaque parlement dans le but de promouvoir la culture et l'esprit du dialogue. Il les invite aussi à s'intéresser à l'enseignement de la langue arabe aux étudiants des Etats islamiques non arabophones et à créer des chaînes de télévision nationales islamiques diffusant en langues étrangères et s'adressant , entre autres cibles, à l'occident.
 
32.Le Conseil réaffirme l’importance de la diffusion au sein des peuples islamiques, des valeurs de la démocratie et des droits de l'homme qui sont conformes aux principes de la Shari'a et ce, en les enseignant dans le cadre des programmes scolaires des Etats membres de l'Union. Il exprime tout son regret face aux tentatives d'utilisation de la question des droit de l'homme pour s'ingérer dans les affaires intérieures de certains Etats islamiques et essayer de susciter la suspicion autour des principes et fondements de la Shari'a islamique.
 
33.Le Conseil estime nécessaire d'élaborer des législations nationales qui promeut la démocratie, les droits de l'homme et la liberté d'opinion et d'expression et qui assurent la participation effective des citoyens à la construction et au développement de leur société, en particulier, la promotion du rôle de la femme et de lui garantir tous ses droits politiques, culturels et sociaux.
 
34.Le Conseil demande aux organisations islamiques et aux institutions de la société civile dans les parlements des Etats membres à œuvrer à mettre en exergue les droits que l'Islam garantit à la femme afin d'élaborer le document sur la femme musulmane et le document sur l'enfant musulman à les soumettre aux commissions spécialisées des Nations Unies pour qu'elles les examinent parmi les instruments internationaux afin qu'ils soient des documents de référence pour les dispositions que les Etats islamiques pourront mettre en œuvre.
 
35.Le Conseil remercie la République sœur du Niger, son Président, son gouvernement, son parlement et son peuple, pour l'accueil chaleureux et l'hospitalité et les conditions propices pour exprimer la réalité de l’Oummah et des défis majeurs auxquels elle est confrontée.
 
 
19 FEVRIER 2009

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