DECLARATION DES FEMMES PARLEMENTAIRES MUSULMANES

(DEMOCRATIE – JUSTICE – PROSPERITE)
PALEMBANG – REPUBLIQUE D’INDONESIE
 ( 4 Rabiulawal 1433)
27 JANVIER 2012
FWMP/7-2012/DEC.1FINAL
1.    Nous, les représentantes des femmes musulmanes des parlements de l’Organisation de la Coopération Islamique, et d’autres honorables délégations participant à la 1ère Conférence des femmes parlementaires de l’Union Parlementaire des Etats Membres de l’OCI (UPCI), tenue à Palembang, Indonésie, le 27 janvier 2012, présentons par la présente les résultats de nos délibérations :

2.    Etant donné que les femmes sont également des citoyennes du monde, nous considérons qu’il est essentiel d’impliquer autant de femmes dans la vie socio-politique de leurs pays respectifs et du monde musulman que possible. Nous exprimons notre préoccupation quant à la faiblesse de la participation des femmes musulmanes et exhortons tous les pays membres à prendre les mesures nécessaires pour traiter cette situation

3.    Comme le Saint Coran n’a de cesse de le répéter, les femmes ont les mêmes chances que leurs homologues hommes dans la vie publique. Nous devrons reconnaitre l’égalité des droits entre les hommes et les femmes dans tous les domaines, tels que l’éducation et l’emploi, les affaires,  et leur participation active dans la vie socio-politique.

4.    A cet égard, les femmes devraient jouir des mêmes opportunités que les hommes pour poursuivre de meilleures études supérieures, étant donné qu’elles représentent l’étape nécessaire vers les nouvelles générations. Une bonne éducation ne pourra qu’offrir de meilleures chances et des perspectives plus larges aux femmes pour qu’elles s’impliquent davantage dans la vie politique de leurs pays respectifs. Les femmes doivent donc jouer un meilleur rôle dans le développement national et la démocratie.

5.    Le renforcement de la participation des femmes dans le processus de prise de décision est fondamental au progrès de l’humanité et au développement durable des peuples dans le monde.

6.    Allant à l’encontre des valeurs islamiques, le monde non-musulman continue à avoir une image négative et biaisée de la femme musulmane. Dans certaines régions, le stéréotype dégradant de la femme musulmane est encore de mise et pourrait entraver l’habilitation durable des femmes.

7.    Il prévaut un sentiment croissant de manque de confiance et de peur réciproque entre l’Occident et le monde musulman auquel on devrait remédier. Nous sommes convaincues que ces mauvaises perceptions l’un de l’autre pourraient être dépassées par l’établissement de relations plus étroites et d’une communication plus ouverte entre les musulmans et leurs homologues non-musulmans.

8.    Les musulmans à travers le monde devraient travailler ensemble et coopérer avec civilité pour promouvoir les vraies valeurs pacifiques, modernes et civilisées de l’islam. Nous devrons contribuer activement à montrer l’islam comme une religion qui garantit l’entière protection des droits des femmes et encourage leur participation dans tous les domaines de développement.

9.    Nous savons que la plus grande menace qui guette la cohésion de la famille musulmane est la violation des droits humains, à commencer par le niveau social le plus bas. L’Islam a à cet égard établi que les droits fondamentaux de la femme, tels que ceux liés à la responsabilité personnelle ou au partage des responsabilités familiales, sont aussi sacrés que ceux de l’homme.

10.    Nous exhortons l’ensemble des Etats membres à promouvoir un plus grand équilibre des droits et devoirs entre hommes et femmes, à tous les niveaux de la vie familiale. La famille est le terreau sur lequel se construit la formation de base des nouvelles générations.

11.    Les droits des femmes musulmanes conformément au Saint Coran, doivent être protégés et faire l’objet d’une information adéquate. Lorsque ces droits ne sont pas pleinement protégés et défendus, les Etats doivent travailler aux côtés de la société civile afin que celle-ci serve de trait d’union au service de la protection des droits des femmes. Dans le domaine socio-politique, les organisations islamiques et les institutions de la société civile doivent veiller à ce que l’Etat garantisse la pleine participation des femmes à toutes les activités sociales et politiques ainsi qu’aux processus de prise de décision.

12.    Les institutions de la société civile aussi bien que les organisations islamiques doivent servir de tremplins pour les individus afin qu’ils participent à la vie sociopolitique dans leurs pays respectifs et non pas constituer une forme de protection contre l’oppression de l’Etat ou la loi de la majorité. Nous encourageons tous les Etats à coopérer avec les organisations islamiques et la société civile pour mettre les valeurs modernes des Droits de l’homme en Islam au service de la protection des droits des femmes.

13.    Nous considérons que les femmes peuvent jouer un rôle particulièrement important dans la prévention et la résolution des conflits. Les femmes devraient avoir une participation égale dans le processus de paix en vue d’établir une paix durable. L’approche inégalable des femmes et leur capacité de proposer des alternatives dans la prévention des conflits sont particulièrement importantes au niveau de la communauté et des décisions émanant de la base.

14.    Nous considérons à sa juste valeur la contribution positive des femmes dans la reconstruction post-conflits et la consolidation de la paix. Habiliter les femmes dans des situations de conflit devrait prévenir la violence à l’encontre des femmes et renforcer le maintien de la paix dans les zones de conflit. Nous encourageons les Etats des Parlements membres de l’UPCI à prendre les mesures et initiatives adéquates pour l’avancement des rôles des femmes dans tous les domaines de la prévention des conflits et de la construction de la paix après les conflits.

15.    La situation de turbulence politique en Palestine, sous l’occupation israélienne, en particulier en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a affecté différemment les hommes et les femmes. Beaucoup de palestiniens ont émigré dans les pays avoisinants pour y travailler ; d’autres sont restés pour continuer la lutte de libération. Les femmes sont les gardiennes de la famille et assument toutes les responsabilités que détenaient auparavant les hommes, y compris le rôle plus important de s’occuper de la santé et de l’éducation des enfants.

16.    Nous exhortons les Etats des Parlements membres de l’UPCI à soutenir les femmes palestiniennes qui sauvent et s’occupent des enfants. Nous demandons également que l’on reconnaisse à sa juste valeur la lutte des femmes palestiniennes qui défendent la dignité de leurs familles.

17.    En raison de la souffrance des femmes et des enfants dans le Golan syrien occupé provoquée par l'occupation sioniste depuis l'agression de juin 1967, nous appelons de même les Etats des Parlements Membres de l'UPCI à faire pression sur Israël à se conformer aux résolutions des Nations Unies concernant la fin de l'occupation du Golan syrien.

18.    Nous accueillons la proposition du Parlement du Maroc d'être l'hôte de la réunion préparatoire précédant la Seconde Conférence des Femmes Musulmanes Parlementaires de l'UPCI en 2012. Nous demandons au Bureau de la Conférence, composé de l'Honorable Dr. Nurhayati Ali Assegaf en tant que Président (Indonésie); l’Honorable Mlle. Mansoura Hamid Nouri, en tant que vice-présidente,  représentant le groupe africain (Tchad), l’Honorable Mme Khadija Zoumi en tant que Vice-Président représentant le Groupe Arabe (Maroc);  et l'Honorable Mme Dr. Susaningtyas N.H. Kertopati en tant Rapporteur (Indonésie) pour rendre compte des progrès de la mise en œuvre de cette déclaration lors de la Réunion Préparatoire ainsi que lors de la Seconde Conférence des Femmes Musulmanes Parlementaires. 
 

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