En vertu de la demande de la 13ème Conférence de l’UPCI, une délégation du Comité Exécutif de l’UPCI a visité les camps de réfugiés Rohingyas au Bangladesh, les 10-13 septembre 2018. La délégation comprenait des Représentants des Parlements membres de l’UPCI des pays suivants: République populaire du Bangladesh; République islamique d’Iran; Malaisie; Royaume du Maroc; République du Soudan; République de Turquie et, une délégation du Secrétariat de l’UPCI.
Au cours de la première journée de visite, la délégation s’est réunie au bâtiment du Parlement et a rencontré S.E. Mme Shirin Sharmin Chaudhury, Présidente du Parlement de la République populaire du Bangladesh. Après avoir écouté le discours de Son Excellence sur les souffrances des musulmans Rohingyas, le Secrétaire Général de l’UPCI a prononcé un bref discours dans lequel il a remercié la République populaire du Bangladesh et son peuple pour avoir accueilli un si grand nombre de réfugiés rohingyas. Il a exprimé sa solidarité avec le Bangladesh pour faire face à la pression qui pèse sur ces réfugiés.
D’autre part, tous les membres de la délégation de l’UPCI ont remercié la République populaire du Bangladesh, le gouvernement, le peuple et son Parlement pour leur accueil chaleureux et ont promis d’exhorter leurs Parlements et gouvernements respectifs à faire pression sur le Myanmar pour qu’il autorise le retour immédiat des Rohingyas à leur pays d’origine dans l’État de Rankine.
La délégation de l’UPCI a également rencontré S.E.M. Md. Shahriar Alam, Ministre d’État aux Affaires étrangères du Bangladesh, a écouté ses explications précieuses sur la tragédie du peuple musulman Rohingya et son exposé sur les efforts déployés par le Gouvernement du Bangladesh pour aider ces réfugiés.
Son Excellence a souligné les problèmes causés par l’afflux massif de réfugiés au Bangladesh. Il a présenté des propositions qui doivent être communiquées aux Parlements Membres de l’UPCI afin d’exhorter la nation musulmane à se tenir aux côtés du Bangladesh et des Rohingya dans cette terrible tragédie et à la faire partager avec le monde entier dans un souci de justice et de dignité.
Le 12 septembre 2018, la délégation de l’UPCI, accompagnée d’un certain nombre de membres du Parlement bangladais, est allée visiter les camps de réfugiés Rohingyas dans la région de Cox Bazar où ils ont pris connaissance des souffrances du peuple musulman Rohingya.
Au cours de la visite, la délégation a eu l’occasion de rencontrer les réfugiés Rohingyas et de discuter avec eux des détails de leur situation. Leurs histoires effrayantes comprenaient des violations des droits de l’Homme. Des témoins oculaires ont donné des détails sur des événements horribles d’août 2017, au cours desquels des centaines de villages Rohingyas ont été brûlés et des milliers de civils innocents ont été brutalisés par l’armée du Myanmar qui utilisait des hélicoptères de combat et des roquettes. Les pires formes de violence ont eu lieu contre les musulmans Rohingyas, notamment l’assassinat, la torture et le viol de femmes et d’enfants. La délégation de l’UPCI a récolté ces informations directement auprès des victimes qui ont subi ces violations et qui ont fui vers Cox Bazar. Plusieurs femmes Rohingyas, y compris des jeunes filles, ont déclaré qu’elles avaient été violées par des soldats. Certains ont raconté des histoires effrayantes au sujet de l’assassinat des membres de leurs familles et de la pendaison de leurs fils sur les arbres, ainsi que de jeter des enfants et des personnes âgées dans des maisons en feu et de tirer sur leurs maris.
Il est à noter que les camps de réfugiés ont été établis dans une zone qui s’étend le long de la frontière avec le Myanmar dans une vallée qui abritait auparavant beaucoup d’animaux sauvages et un grand nombre d’arbres et de lacs. Toutefois, en raison de l’afflux massif de réfugiés sur une courte période, l’écologie de la région a été gravement endommagée, car la plupart des bambous ont été abattus pour construire des huttes de fortune pour les réfugiés et servir de bois de chauffage. L’une des principales préoccupations exprimée par les responsables bangladais est que la situation pourrait s’aggraver pendant la saison des moussons, ce qui entraînerait des glissements de terrain et de fortes inondations, à moins que des travaux d’ingénierie supplémentaires ne soient effectués. Des ressources supplémentaires sont donc indispensables, car le Bangladesh, malgré tous ses efforts, ne serait pas en mesure de faire face à l’énorme défi humanitaire lors de la prochaine saison des pluies.
Un dernier mot: Bien que la situation des réfugiés et leurs histoires aient été douloureuses à entendre et brisent le cœur, mais procurent également une lueur d’espoir car le gouvernement du Bangladesh fait de son mieux pour faciliter la vie des réfugiés Rohingyas et les aider à vivre leur tragédie et de faciliter l’acheminement des secours humanitaires qui leur sont destinés.
Nous devons saluer la générosité de la communauté d’accueil de Cox Bazar qui a hébergé ses frères Rohingyas et accordé le temps d’enseigner la langue et le Coran à leurs enfants, ainsi que d’aider les réfugiés Rohingyas qui ont fui le Myanmar craignant pour leur vie et leur dignité.
Toutefois, la délégation de l’UPCI a noté avec un immense regret la mauvaise situation psychologique des réfugiés à cause des abus horribles qui ont eu lieu à leur égard, ce qui les poussent à refuser retourner dans leurs foyers, à moins qu’on leur garantisse la sécurité et que leurs droits humains fondamentaux soient respectés.